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La Grèce abat ses dernières cartes, l’Eurogroupe se donne la semaine

L’accord sur la Grèce peut être trouvé seulement à la fin de la semaine, a déclaré le président de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem lors d’une réunion d'urgence. En parallèle, l’Europe qualifie les propositions du gouvernement grec de «pas en avant».

Le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, qui préside les réunions des ministres des Finances à Bruxelles, a dit que les parties utiliseraient les propositions du gouvernement grec comme base pour de futures négociations. Le commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici, a ajouté pour sa part que les propositions du gouvernement grec représentent un pas en avant, malgré la nécessité de continuer le travail pour arriver à finaliser un accord.

L’heure de vérité pour la Grèce à Bruxelles
Le moment décisif pour la Grèce est venu. Athènes fait une ultime tentative pour trouver un accord avec ses créanciers lors d’un sommet d’urgence des dirigeants de l’eurozone à Bruxelles. Si rien n’est convenu, la Grèce risque le défaut de paiement.

Les dirigeants européens évoquent aujourd’hui le sort de la Grèce après les nouvelles propositions d'Athènes. La Grèce a proposé  ses plans de réformes de dernière minute. A la veille des négociations, le Premier ministre grec Alexis Tsipras a déclaré que, bien qu’Athènes veuille alléger sa dette de la part de ses créanciers internationaux, le gouvernement n’envisageait pas une réduction des salaires et des pensions ou une augmentation des tarifs d’électricité. 

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a déjà essayé de charmer le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker avant les négociations cruciales. En souriant, il a déclaré que le temps était venu de prendre une décision qui remettrait la Grèce sur la voie de la croissance économique au sein de la zone euro.

Cependant, Jean-Claude Juncker ne s’est pas montré trop optimiste. Il a admet qu’il y a eu duprogrès, mais qu'ils «n'en étaient pas encore là» et qu'il ne savait pas si un accord sera trouvé.

Les opinions des hommes politiques européens sur la Grèce diffèrent. Ainsi, le président français François Hollande s’est prononcé pour un accord durable et global avec la Grèce. «La France fait tout avec l'Allemagne pour que la Grèce puisse rester dans la zone euro… La France fera tout pour qu'un accord puisse être trouvé à la fin de la discussion ce soir», a assuré le président français.

En même temps, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaüble a déclaré quasiment le contraire, estimant que le sommet de la zone euro «apportera relativement peu de choses», parce que la Grèce n'a pas présenté de «propositions substantielles» depuis la semaine dernière. Son homologue finlandais, Alexander Stubb, a repris sa rhétorique : «J'ai très peu d'espoir de parvenir à un accord aujourd'hui». Selon ce dernier, les chances d’aboutir à un accord sur la Grèce sont «maigres».

Alors que les pays européens cherchent des possibilités qui permettraient à la Grèce de rester dans la zone euro, la Première ministre polonaise Ewa Kopacz a discuté des conséquences possibles de Grexit avec le chef de la Banque centrale du pays, les ministres des Finances et des Affaires étrangères. Elle a aussi conseillé aux Polonais de retirer plus de liquide et ne pas compter sur leurs cartes bancaires, s’ils allaient en Grèce.

Les Grecs eux-mêmes craignant qu’aucun accord ne soit trouvé retirent beaucoup d’argent depuis quelques jours préférant garder de l'argent en liquide chez eux. Presque cinq milliards d’euros ont été retirés lors de la semaine dernière. Les banques grecques ont réagi et ont imposé un plafond non-officiel de 3 000 euros par jour, selon le journal The Financial Times.