«Daesh va sur les toits des maisons sans que leurs occupants ne soient au courant. Ensuite les avions arrivent et bombardent les habitations», a indiqué Ibrahim Rfaee, un habitant de Mossoul à Ruptly, l'agence vidéo de RT.
La grand-mère d'Ibrahim, Khalas, a été tuée la semaine dernière, vraisemblablement par un tireur de Daesh, alors qu'elle essayait de s'échapper du quartier de Tal Alruman, contrôlé par les djihadistes, vers Mahmoun, récemment repris par les forces spéciales irakiennes. L'agence vidéo de RT a rencontré Ibrahim et sa famille alors qu'ils enterraient Khalas au cimetière.
Ibrahim a indiqué que la coalition n'était pas aussi précise et prudente dans le ciblage de ses frappes aériennes qu'elle le prétend. «Nous demandons que les raids aériens visent leurs cibles avec plus de précision. Alors qu’il y a toujours des familles dans les maisons, les avions continuent leurs bombardements. Nous demandons que les avions de la coalition soient précis dans leurs frappes. Au lieu de ça, ils bombardent au hasard», a-t-il déploré.
Des rapports émanant d'autres médias semblent confirmer les dires d'Ibrahim. Le Daily Telegraph a constaté qu'une frappe aérienne dans le quartier de Samood, qui ciblait apparemment un seul combattant de Daesh, a tué une douzaine de civils à la place, selon des témoins.
«Les avions attendaient jusqu'à ce que l'un des membres de Daesh sorte dans la rue, pour ensuite frapper. Le combattant a seulement été blessé, alors que 11 membres d'une famille de la maison voisine ont été tués sur le coup», a raconté au journal britannique un habitant de Mossoul prénommé Hashem Abdullah.
«Ils ont laissé des tracts partout dans la ville, nous demandant de ne pas nous inquiéter des frappes, les décrivant comme extrêmement précises et ne faisant pas de mal aux civils», a déclaré Yusuf Ahmed, qui a perdu son frère et sa jeune famille dans une frappe aérienne. «Maintenant, on a l'impression que la coalition tue plus de gens que [Daesh]», a-t-il ajouté.
L'armée irakienne annonce avoir capturé environ un tiers de la partie occidentale de Mossoul. Selon les estimations de l'ONU, 5 000 personnes en moyenne quittent la ville tous les jours depuis que les combats se sont intensifiés en février.