Lors d'une conférence de presse organisée ce 13 mars à Edimbourg, le Premier ministre Nicola Sturgeon a annoncé qu'elle demanderait au parlement écossais dès la semaine prochaine d'organiser un référendum sur l'indépendance de l'Ecosse. Elle a souligné qu'il s'agissait pour elle de «défendre l'intérêt des Ecossais» face aux velléités affichées par Londres de promouvoir un Brexit dur, ce qui «nuirait aux intérêts économiques» de l'Ecosse.
Le gouvernement britannique a aussitôt réagi dans un communiqué cité par l'AFP, qualifiant ce projet de référendum de «facteur de division», qui créerait «une énorme incertitude économique au pire moment possible». Pour Downing Street, le gouvernement écossais ferait mieux de «bien gérer» les dossiers intérieurs de cette nation. Theresa May a également déploré les «œillères» des indépendantistes écossais qui les pousseraient à privilégier des questions annexes. «La politique n'est pas un jeu», a-t-elle lancé.
Londres avait déjà fait part de son opposition à la tenue d'un nouveau référendum sur l'indépendance de l'Ecosse, car le peuple avait déjà été consulté sur cette question en 2014 – et avait majoritairement voté contre. Alors que Theresa May, Premier ministre britannique, s'apprête à déclencher le Brexit cette semaine, Nicola Sturgeon estime de son côté que le vote en faveur du Brexit, au printemps 2016, a changé la donne.
Les Ecossais ont en effet voté majoritairement (62%) contre la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne – alors que 52% de l'ensemble des Britanniques se sont exprimés en faveur du Brexit. Cette poussée d'indépendantisme ravive chez certains la crainte d'une dislocation du Royaume-Uni en cas d'indépendance de l'Ecosse. Ce phénomène n'est pas sans inquiéter ailleurs en Europe, où l'entreprise écossaise pourrait faire des émules, comme en Catalogne ou en Flandre.