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Erdogan aux Pays-Bas : «Vous allez payer le prix fort»

Après l’appel du Premier ministre hollandais Mark Rutte à la «désescalade» de la crise entre son pays et la Turquie, Recep Tayyip Erdogan a estimé qu’Amsterdam «paierait le prix fort» pour avoir expulsé de Rotterdam sa ministre de la Famille.

«Les Pays-Bas paieront le prix fort pour leur comportement indécent envers la ministre turque de la Famille», a déclaré le président turc, cité par l’AP.

«Si vous voulez sacrifier les relations turco-hollandaises, vous allez en payer le prix», a-t-il poursuivi lors de son allocution à Istanbul. Il a aussi estimé que le traitement réservé à sa ministre et d'autres responsables turcs en Europe traduisait une montée «du racisme et du fascisme».

«J’ai dit que le nazisme était mort. Je pensais que le nazisme n’existait plus mais je me suis trompé. Il s’avère que le nazisme se réveille en Occident», a-t-il suggéré.

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En revanche, il a remercié la France d'avoir autorisé une visite de son chef de la diplomatie, Mevlut Cavusoglu. «La France n'est pas tombée dans ce piège», a-t-il déclaré.

Quelques heures plus tôt, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte avait affiché sa volonté de favoriser «une désescalade» entre les deux pays, tout en défendant la décision de son gouvernement d'expulser la veille la ministre turque.

«Nous ferons tout notre possible pour que la situation s'apaise. Nous devons être la partie raisonnable. Ce qui s'est passé hier est totalement inacceptable», a-t-il estimé à la radio-télévision publique NOS.

Le 11 mars, la ministre turque de la Famille, Fatma Betul Sayan Kaya avait été expulsée de Rotterdam à destination de Düsseldorf, d’où elle était venue, par la police hollandaise, les autorités ayant qualifié sa visite d'«indésirable». Selon son programme, elle aurait dû prendre part à un meeting pro-Erdogan à Rotterdam dans le cadre de la campagne du référendum prévu en Turquie le 16 avril sur le renforcement des pouvoirs présidentiels. Pourtant, Amsterdam accuse la Turquie de vouloir prendre les Néerlandais d'origine turque pour des citoyens turcs.

«Ce sont des citoyens néerlandais», a insisté Mark Rutte, «les Pays-Bas sont un pays fier».

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