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Moscou exhorte Washington à expliquer les activités illicites de la CIA révélées par WikiLeaks

La Russie a exigé du renseignement américain qu'il fournisse une réponse détaillée et ouverte aux accusations de WikiLeaks concernant les activités de piratage de la CIA, a annoncé la porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe.

«Nous aimerions vraiment que les services de sécurité à Washington réagissent pleinement et ouvertement aux documents publiés et relatant des faits spécifiques, et si ces informations sont confirmées, alors elles représentent une menace importante sur le monde et la sécurité internationale», a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova lors d'une conférence de presse à Moscou.

Elle a par ailleurs fait savoir que le Kremlin recevait «occasionnellement» des informations sur les activités des services spéciaux américains.

Auparavant, ces données «étaient toujours confirmées, mais ils [le renseignement américain] tentent toujours de retoucher les informations et de les supprimer des Unes [des médias]. En tout cas, presque à chaque fois que les dites informations ont été confirmées», a déclaré Maria Zakharova.

Mardi 7 mars, WikiLeaks a publié la première tranche de la fuite d'informations intitulée #Vault7, révélant la portée des capacités de piratage de la CIA.

Selon le site lanceur d'alerte, le premier lot de 8 761 documents ne représente que 1% du nombre total de dossiers restant à publier.

Les fuites ont révélé les cibles de piratage secrètes de la CIA, qui comprennent ordinateurs, smartphones, routeurs et même téléviseurs intelligents. Tous ces types d'appareils peuvent potentiellement être infiltrés dans le but de collecter des informations sur les utilisateurs même lorsque leurs appareils sont éteints.

Le système d'exploitation Google Android, utilisé dans 85% des smartphones actuellement opérationnels dans le monde, a également été exposé comme contenant de graves failles, ce qui a permis à la CIA d'«investir les appareils». D'après les fuites, les hackers du gouvernement américain ont même pu accéder aux données des plateformes de messagerie des réseaux sociaux, notamment WhatsApp, Weibo et Clockman.

Lors de son émission en direct le 9 mars, le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, a promis que le groupe fournirait aux entreprises technologiques qui ont subi «des milliards de dollars de dommages» en raison du piratage de la CIA, un «accès exclusif» aux données techniques.

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