Il est tristement célèbre pour s’être affirmé «leader des musulmans du monde» depuis la Grande mosquée de Mossoul en 2014, déclaration qui coïncide avec la naissance du «califat» de Daesh. Abou Bakr-al-Bagdadi, chef du groupe Etat islamique traqué de toutes parts a «probablement quitté Mossoul avant que Mossoul et Tal Afar ne soient isolées par les forces irakiennes». C’est en tout cas ce qu’a déclaré un responsable américain de la Défense devant des journalistes le 8 mars.
Une bataille qui fait rage à Mossoul
Abou Bakr-al-Bagdadi n’exercerait «probablement aucune influence tactique sur la manière dont la bataille est menée» contre les forces irakiennes à Mossoul, a-t-il ajouté. Les forces locales mènent actuellement une lutte d’envergure contre les forces djihadistes dans cette ville irakienne considérée comme un bastion du groupe Etat islamique.
«Il a probablement donné de grandes orientations stratégiques» à ses chefs militaires sur place et les a laissés mener le combat, a-t-il poursuivi, sous couvert d'anonymat.
Si les troupes irakiennes ont déjà reconquis la partie Est de la ville et s'apprêtent à prendre d'assaut la vieille ville dans la partie Ouest, où de féroces combats sont attendus, les soldats de Daesh leur opposent une forte résistance.
D’après le même responsable américain, le groupe Etat Islamique prévoit de se replier sur la vallée de l'Euphrate après la perte de Mossoul et celle de Raqqa, en Syrie.
«Je ne pense pas que les djihadistes aient renoncé» à tenir des territoires dans le cadre d'un «califat», a analysé le responsable américain. «Ils font des plans pour continuer à fonctionner comme un pseudo-Etat centré sur la vallée de l'Euphrate», à l'est de la Syrie et l'ouest de l'Irak, après la chute de Mossoul et de Raqqa, a-t-il poursuivi.
Daesh en décrépitude ?
Le groupe Etat islamique est aujourd’hui affaibli après les différentes campagnes de lutte menées par le gouvernement syrien et ses alliées russes et iraniens ainsi que la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis.
Selon le représentant de la Défense américaine, les djihadistes ne veulent pas encore se transformer en mouvement de guérilla extrémiste mais désirent continuer à détenir et gérer des territoires, même après la chute de Mossoul et celle de Raqqa, la capitale de facto du groupe.
Ils sont «probablement» en train de réorganiser leur administration en «noyaux résilients ou redondants», pour pouvoir continuer à fonctionner en dépit des coups de boutoir de la coalition, a-t-il estimé.
Selon ce dernier, les djihadistes ont perdu «65% du terrain» qu'ils contrôlaient à leur expansion maximum en 2014.
D’après les chiffres du Pentagone, les soldats du «califat» ne seraient plus que 15 000.
Les djihadistes en compteraient ainsi «2 500 dans l'ouest de Mossoul et la ville voisine de Tal Afar» en Irak, «un millier» dans la poche de Hawija, en Irak également et «3 à 4 000» à Raqqa en Syrie, d’après les précisions du responsable de l’armée américaine.
Au total, «près de la moitié des combattants» dont disposait le groupe Etat islamique à son apogée ont été tués, selon lui.