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UE vs Grèce : fortes tensions à la veille du sommet extraordinaire des leaders européens

Seulement un jour sépare la Grèce de la faillite alors que les parties se rassemblent lundi pour un sommet extraordinaire. Mais il y a peu d’espoir, car chacun campe sur ses positions et personne ne paraît vouloir faire de concessions.

«La situation de la Grèce devient critique. Nous sommes près du moment où le gouvernement grec devra décider entre accepter l’offre de soutien ou faire faillite». Ce sont les mots du président du Conseil européen Donald Tusk, visiblement peu enclin à faire des concessions sur le cas grec. L’Allemagne, première force économique de l’UE, se montre également peu satisfaite du comportement d’Athènes. Selon the Sunday Times, le gouvernement allemand insiste pour que la Grèce quitte la zone euro si elle échoue à rembourser ses créanciers.

Les deux parties montrent leurs muscles : le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis affirme avoir envoyé «un signal clair» à l’UE et aux institutions financières, alors que Donald Tusk estime que «ce n'est plus le moment de jouer», qu’il faut «arrêter de chercher les coupables», en insinuant que la Grèce essaie d’obtenir de meilleures conditions.

En ce qui concerne la recherche des coupables, le Premier ministre grec Alexis Tsipras estime pour sa part que la crise grecque est la faute de ses partenaires européens, en affirmant au Forum économique international de Saint-Pétersbourg que le problème se cache dans la structure de la zone euro. «Pour se sortir de cette situation avec la dette grecque, l’Europe doit retrouver son chemin et revenir à ses valeurs», a estimé Alexis Tsipras en ajoutant que les mesures d’austérité n’amènent à rien.

L’éventualité d’un défaut de la dette grecque a poussé les habitants du pays à se ruer vers les banques. En seulement une semaine, cinq milliards d’euros ont ainsi été retirés des banques, ce qui a incité la BCE à injecter 1,75 milliard d’euros d’urgence pour que les banques puissent même ouvrir la semaine prochaine. 

Même si les gouvernements européens n’ont pas l’intention d’alléger le fardeau grec, beaucoup de citoyens d’Europe sont solidaires de la Grèce et sont descendus samedi dans les rues pour dénoncer la politique de l’UE. 

Pour tenter de trouver une solution, au contraire de la rigidité affichée par les chefs de l’UE, la Grèce a déjà fait des concessions dans son programme et en prépare de nouvelles pour le sommet de lundi. Mais elle ne peut pas se résoudre à continuer sur le chemin de l’austérité dont elle est l’otage depuis cinq ans.

«Nous ne voulons pas continuer sur la voie de l’austérité parce que c’est une spirale mortelle», a insisté le ministre grec des Réformes administratives Georgios Katrougalos lors de son interview à RT, en ajoutant que cette politique n’aboutira à rien. Pourquoi un tel pessimisme ? « La récession, des nouvelles mesures, le chômage et encore des nouvelles mesures», explique-t-il en se basant sur les cinq années écoulées, qui ont vues ces mesures mettre à terre l’économie grecque.

Cependant, Athènes se dit prête à négocier avec l’UE et les institutions financières si elles refusent l’idée d’étendre les mesures d’austérité. Le gouvernement d’Alexis Tsipras veut «un accord juste» qui ne soit pas «un lourd fardeau» pour les plus faibles et les plus pauvres en Grèce.