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Vladimir Poutine dément l’idée d’une guerre nucléaire

Le déploiement de 40 missiles balistiques en réponse à l’accumulation américaine militaire en Europe ne signifie pas que le monde fait face à un plus grand risque de guerre nucléaire, a dit Vladimir Poutine aux chefs d’agences d’information.

Le dirigeant de la Russie a tenu une réunion tard dans la nuit avec les patrons de 12 agences étrangères d’information vendredi soir dans le cadre du Forum économique international de Saint-Pétersbourg.

Le déploiement additionnel est nécessaire pour protéger la Russie et est une réponse à la menace croissante dont fait part l’Occident, a expliqué Vladimir Poutine à l’agence espagnol EFE. Le Pentagone considérerait déployer des armes lourdes additionnelles, y compris de l’artillerie, en Europe. Washington estime cela nécessaire pour protéger ses alliés de l’OTAN de «l’agressivité» russe. 

La Russie n'est pas un agresseur et n’est pas favorable à la hausse de tensions, mais elle est obligée de répondre aux provocations occidentales qui la prennent pour cible, a rapporté EFE sans citer directement le dirigeant russe. La réunion se tenait selon les règles de Chatham House, ce qui veut dire que les commentaires des participants ne peuvent pas être cités directement sans leur permission.

«La croissance de la rhétorique belligérante entre la Russie et les Etats-Unis ne signifie pas que le monde encourt un plus grand risque de confrontation nucléaire», a ajouté l’agence en résumant la réponse du leader russe. 

Vladimir Poutine a également commenté les gels d’avoirs russes dans les pays européens dans le cadre de la décision de la cour de la Haye qui ordonne le versement de milliards d’euros d'indemnité aux ex-actionnaires du géant pétrolier Ioukos. Le président a dit que la Russie réagira à la saisie des actifs, mais n’a pas fourni plus d’explications en insistant que c’était le travail des avocats de trouver une solution.

Il a ajouté que la décision du tribunal d'arbitrage d’ordonner à la Russie de payer 50 milliards d’euros de compensation est basée sur la Charte européenne de l'énergie qui n’a pas été ratifiée par la Russie. Cela rend la décision illégale, les actions de cette instance ayant dépassé sa juridiction, a dit Poutine selon EFE.

En commentant le sommet récent du G7 en Bavière et la déclaration du Premier ministre canadien Stephen Harper indiquant que la Russie n’était pas la bienvenue dans le groupe, Poutine a insinué que Harper aurait parlé sur instruction de Washington sur cette question. «Je ne veux insulter personne, mais si les Etats-Unis disent que la Russie devra revenir au G8, le Premier ministre canadien changera d’avis», a dit Poutine à The Canadian Press.

Le chef d’Etat russe a réitéré ses appels aux pays occidentaux à faire pression sur les autorités ukrainiennes pour qu’elles respectent ses obligations prises lors des accords de Minsk, en particulier le cessez-le-feu entre Kiev et les forces antigouvernementales dans l’est du pays, qui a largement été violé les dernières semaines. Le président russe a également déclaré que le gouvernement de Petro Porochenko doit arrêter le blocus économique dans l’est du pays, mettre en œuvre une réforme constitutionnelle et tenir des élections locales dans les régions de Donetsk et de Lougansk, rapporte Associated Press.  

Poutine a dénoncé les allégations de Kiev et de ses supporteurs étrangers comme quoi Moscou enverrait des troupes et des armes dans l’est de l’Ukraine. Il a rétorqué que les autorités ukrainiennes feraient mieux de chercher une issue politique au conflit plutôt que militaire, les milices n’auraient ainsi pas à prendre les armes pour se protéger.

Pour finir, Poutine a défendu le droit de la Russie à tenir sa Coupe du Monde en 2018, en soulignant que le pays a gagné ce droit de manière juste. Il a dit que les gens qui accusent de tricherie le processus de désignation de la Russie pour l’organisation de cet événement doivent présenter des preuves.  

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