Le Premier ministre malaisien Najib Razak a ordonné à la police d’«empêcher tous les citoyens nord-coréens en Malaisie de quitter le pays avant que nous ne nous assurions que tous les Malaisiens sont en sécurité en Corée du Nord».
Les forces de l’ordre malaisiennes ont également bloqué avec des véhicules l'accès aux deux extrémités de la rue menant à l'ambassade de Corée du Nord. Selon l’AFP, une dizaine de policiers portant des gilets pare-balles y sont déployés. Selon Reuters, le vice-ministre malaisien de l’Intérieur, Nur Jazlan Mohamed, a déclaré que les employés de l’ambassade avaient l'interdiction de quitter le bâtiment. «Nous sommes en train de déterminer les identités de tous les employés de l’ambassade qui se trouvent à l’intérieur», a-t-il précisé.
Le chef de la police malaisienne, Khalid Abu Bakar, a aussi annoncé que trois suspects malaisiens recherchés pour le meurtre de Kim Jong-nam se cachaient dans l’ambassade de la Corée du Nord. Il a ajouté que les autorités nord-coréennes ne coopéraient pas avec la Malaisie sur l’enquête.
Cette décision d’interdire aux Nord-Coréens de quitter la Malaisie, répond à une interdiction similaire décrétée par les autorités nord-coréennes à l'égard des Malaisiens. «C'est un acte odieux, faisant de nos ressortissants des otages de faits, au mépris de toutes les lois internationales et des normes diplomatiques», a dénoncé Najib Razak. Il a également convoqué une réunion d’urgence du Conseil de sécurité national.
La Corée du Nord a interdit, dans la matinée du 7 mars, aux Malaisiens de quitter le pays pour des raisons liées à l’enquête sur l'assassinat de Kim Jong-Nam, demi-frère du dirigeant nord-coréen, à l’aéroport de Kuala Lumpur. Pyongyang a annoncé que cette mesure durerait «jusqu'à ce que l'incident survenu en Malaisie soit réglé de manière appropriée», rapporte l'agence de presse nord-coréenne KCNA.
Les relations diplomatiques entre la Corée du Nord et la Malaisie se sont nettement refroidies depuis que Kim Jong-nam a été empoisonné au VX, un agent neurotoxique puissant, le 13 février à l'aéroport de Kuala Lumpur. Les autorités malaisiennes ont immédiatement accusé Pyongyang d'avoir orchestré cet assassinat. Deux femmes, Siti Aisyah, une Indonésienne de 25 ans, et Doan Thi Huong, une Vietnamienne de 28 ans, ont été inculpées de cet assassinat après avoir été identifiées par les caméras de surveillance.
Pyongyang a également expulsé l’ambassadeur de Malaisie après que son représentant officiel en Corée du Nord a été déclaré persona non grata au motif qu'il ne s'était pas rendu au ministère malaisien des Affaires étrangères en dépit d'une convocation des autorités.