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Massacre de Charleston : les autorités tentent de dissimuler les motivations raciales de l’attaque

Dylan Roof, un jeune homme blanc de 21 ans, a reconnu être coupable de la mort de neuf personnes dans l’église afro-américaine de Charleston, mais les autorités américaines ne semblent pas vouloir reconnaitre la dimension raciale du crime.

Alors que le meurtrier – qui encourt la peine de mort – s’est présenté face à la cour, de nombreux habitants de Caroline du Sud se sont rassemblés devant l’église où le crime s’est produit. Beaucoup n’ont pas pu contenir leurs larmes. 

Ce crime horrible s’est produit lors d’une messe vendredi, à laquelle Dylan Roof a assisté pendant près d’une heure, avant d’ouvrir le feu. Selon de nouveaux détails apparus dans l’enquête, le jeune home a tiré sur chacune des neuf victimes plusieurs fois et a ensuite proféré des insultes xénophobes aux fidèles toujours présents dans l’église.

Cela ouvre la voie au motif racial comme cause du crime la plus flagrante. De plus, l’assaillant aurait dit le 16 juin, en buvant de la vodka avec un ami, qu’il voulait attaquer un collège local fréquenté par une majorité d’Afro-Américains. 

Les autorités veulent camoufler le racisme

Mais les médias républicains, Fox News et la presse corporative n’ont mentionné le sujet de la haine raciale que partiellement. Selon le militant anti-guerre Brian Becker, les responsables américains essayaient de minimiser la motivation raciale du massacre pour ne pas parler au grand jour des problèmes aigus que connaissent le pays. «Aux Etats-Unis il y a 40 millions d’américains noirs qui sont traités comme une nation oppressée et font face à une pauvreté extrême et des emprisonnements massifs. Le racisme et la xénophobie ne sont pas un problème exclusivement européen, mais aussi américain». Mais les hommes politiques veulent cacher ceci, estime Brian Becker.

On peut voir le président américain Barack Obama lui donner raison quand il mentionne «des désaccords raciaux dans le pays» mais le problème principal qui a mené au massacre, selon lui, reste le contrôle des armes. «Pour l’année 2013 uniquement, plus de 11 000 Américains ont été tués par une arme à feu», a-t-il dit en évitant habilement de répondre à la question première. 

Pourquoi le président Obama ne veut pas parler de ces problèmes ? Selon Brian Becker, il ne veut pas admettre qu’il existe aux Etats-Unis un vrai terrorisme racial. «C’est un cas évident de terrorisme racial qui va souvent de pair avec la violence armée. Mais cela n’a rien à voir avec ce drame», a-t-il souligné en ajoutant que la communauté noire et la communauté progressiste ne sont pas dupes de la situation.

Le drapeau de haine

Bien que Barack Obama évite le sujet du racisme, il a exigé des autorités de mettre en berne le drapeau des Confédérés au-dessus du capitole de Caroline du Sud. La guerre civile aux Etats-Unis a eu lieu il y a presque 150 ans, mais le drapeau de la Confédération y flotte toujours.

Pourquoi ce drapeau provoque-t-il tant de discussions ? Les Confédérés se prononçaient pour le maintien de l’esclavage, et c’est pourquoi pour beaucoup ce drapeau est devenu le symbole de l’oppression, de la violence et de la haine raciale. Et il flotte cependant en Caroline du Sud jusqu’aujourd’hui, à l’égal des couleurs de l’Etat et des Etats-Unis. Il est à noter que figurait un symbole confédéré sur la plaque de la voiture de Dylann Roof.