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Des radicaux ukrainiens bloquent le trafic ferroviaire en provenance de Russie

Le trafic d'une ligne ferroviaire qui lie la Russie à l'Ukraine a été bloqué par un groupe radical ukrainien. Après la suspension des vols directs entre la Russie et l’Ukraine, le train reste la principale voie de communication entre les deux pays.

Des radicaux ukrainiens qui se qualifient de «vétérans de la guerre pour l’indépendance» et «patriotes sociaux» ont bloqué le trafic ferroviaire au niveau de la gare de Konotop sur la ligne Moscou-Kiev, à 70 kilomètres de la frontière russe. Selon la page Facebook du mouvement, plusieurs trains russes transportant du charbon sont actuellement sous leur contrôle.

Les radicaux ont même rebaptisé le lieu où ils ont mené leur coup de force en l’honneur de Konrad Adenauer, ancien chancelier allemand d’après-guerre.

Les militants ukrainiens entendent continuer d’empêcher la livraison de charbon russe dans la partie centrale de l'Ukraine et envisagent de prendre le contrôle des huit postes-frontières ferroviaires entre la Russie et l’Ukraine par où transitent les marchandises entre les deux pays. Le groupe affirme que les échanges commerciaux avec la Russie «doivent prendre fin car c’est la garantie d’un avenir pacifique».

«L’Ukraine agit au détriment de ses intérêts»

Le membre du Conseil de la Fédération russe Alexeï Pouchkov a livré son opinion sur cet embargo ferroviaire. «En coupant ses liens commerciaux avec nous, l’Ukraine a déjà perdu 15 milliards de dollars. C’est peu. Ils veulent perdre encore plus», a-t-il écrit dans un tweet.

Il a ajouté que l’Ukraine agissait «avec obstination au détriment de ses propres intérêts».

Fin janvier, des radicaux ukrainiens ont entamé un blocus du Donbass en empêchant le passage de toutes les marchandises en provenance de la région séparatiste, que ce soit par la route ou par le rail. En conséquence de cet embargo, l’Ukraine fait face à une pénurie de charbon – le Donbass étant un important bassin houiller – et de nombreuses grandes entreprises ne peuvent plus fonctionner normalement. En représailles, les républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk ont annoncé le 1er mars un blocus similaire sur les marchandises en provenance du reste de l'Ukraine.

Le Premier ministre ukrainien Vladimir Groïssman a évalué les pertes pour Kiev dues à l'embargo dans le Donbass. Selon lui, le manque à gagner s'élève à 3,5 milliards de dollars et 75 000 ouvriers risquent de perdre leur travail.

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