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Face aux accusations, Berlin dit ne pas être responsable de l’annulation de meetings pro-Erdogan

La chancelière allemande est montée au créneau après qu'Ankara a accusé Berlin d'être responsable de l’annulation de la venue de deux ministres du gouvernement Erdogan dans le pays, où réside une forte communauté turque.

«La décision [d'annuler les meetings] a été prise au niveau des communes. Et c'est une question de principe pour nous d'être engagés pour la liberté d'expression en Allemagne. Et je pense que c'est aussi approprié de notre part de critiquer les atteintes à la liberté de la presse [en Turquie]» , a déclaré la chancelière Angela Merkel le 3 mars au sujet de l’annulation de deux meetings de ministres turcs en Allemagne.

Plus tôt, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Martin Schäfer avait balayé les allégations d’Ankara, qui accusait Berlin d’œuvrer contre le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan : «Ce n'est pas dans notre intérêt ou celui de la Turquie [...] de ne dialoguer que par médias interposés ou que nous tombions dans une confrontation ouverte.»

Le 2 mars, les mairies de Gaggenau et de Cologne, dans l’Ouest du pays, avaient interdit deux meetings où devaient intervenir les ministres turcs de la Justice et de l'Economie. Ceux-ci voulaient y promouvoir le oui au référendum prévu mi-avril en Turquie pour accroître les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan. Dans la foulée, le ministre turc de l’Economie Nihat Zeybekci avait affirmé qu’il se rendrait tout de même en Allemagne pour y faire campagne pour le renforcement des pouvoirs de son président.

Alerte à la bombe à Gaggenau

Le 3 mars, soit le lendemain de la décision, le maire de Gaggenau a indiqué à la chaîne allemande de télévision N-TV que l’hôtel de ville de la localité avait été évacué en raison d’une alerte à la bombe.

Alors que la police fouillait le bâtiment à la recherche d’éventuels engins explosifs, l’édile a précisé ne pas savoir à quel point la menace devait être prise au sérieux.

Un employé municipal a déclaré au journal allemand Bild que la personne ayant proféré la menace avait évoqué la visite avortée du ministre turc de la Justice.

L'Allemagne compte la plus importante diaspora turque du monde, forte de plus de trois millions de personnes. Près de la moitié d'entre eux sont des électeurs turcs.

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