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Des terroristes de Daesh pourraient se cacher parmi les civils fuyant Mossoul

Quelque 26 000 civils ont fui la partie ouest de Mossoul au cours des dix premiers jours de l'opération lancée par les forces irakiennes pour en chasser les djihadistes leur opposant une farouche résistance.

Après la reconquête, le 24 janvier, des quartiers orientaux de la ville coupée en deux par le fleuve Tigre, les forces irakiennes poussent toujours plus loin dans l'ouest de Mossoul. Mais les violents combats provoquent un exode toujours plus important des habitants, déjà très affaiblis par des pénuries variées. Au total, environ 26 000 civils ont rejoint des centres humanitaires. 12 700 d'entre eux ont quitté la ville ces deux dernier jours. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU, la situation humanitaire à Mossoul s’aggrave drastiquement alors que les militaires s’approchent de zones habitées.

«Les civils arrivent chez nous sans avoir mangé pendant plusieurs jours», a déclaré Salman Hashem, brigadier général irakien responsable d'un checkpoint, aux journalistes de l'AFP.

La majorité de ceux qui quittent la ville se dirigent vers les camps humanitaires mais, au regard du manque de tentes, des centaines d'entre eux sont obligés de dormir dans le désert.

«Nous avions faim tout le temps. Notre famille, nos enfants étaient affamés, mais nous ne pouvions quitter la ville à cause des attaques aériennes», a confié à RT un déplacé.

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«La plupart de nos patients sont des combattants, mais les civils sont également affectés. Il y a deux jours, nous avons soigné une famille qui tentait de fuir Mossoul et qui a été visée par des snipers», a indiqué Kathy Bequary, directrice de NYC Medics, qui apporte des soins d'urgence dans une clinique mobile aux abords de la ville.

Mais ces 26 000 déplacés ne représentent toutefois qu'une petite partie des quelque 750 000 habitants de la partie occidentale de la deuxième ville d'Irak, selon les organisations humanitaires.

Certains terroristes essayent de quitter la ville assiégée 

D’après les services du renseignement irakien, la faim n’est pas le seul problème auquel les Irakiens doivent faire face. Selon leurs données, les terroristes de Daesh essayent de se mêler aux civils pour quitter la ville assiégée.

L'offensive pour la reprise de la partie occidentale de Mossoul a débuté le 19 février et s'inscrit dans le cadre de la vaste opération de reconquête des espaces contrôlés par Daesh en Irak, lancée le 17 octobre dernier par les forces irakiennes appuyées par la coalition internationale antiterroriste sous commandement des Etats-Unis.

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Environ 6 000 terroristes seraient toujours dans la ville 

Un haut commandant des forces anti-terroristes, Abdel Ghani al-Assadi, a déclaré le 1er mars que les terroristes de Daesh continuaient à leur opposer une résistance féroce. «Nos unités d'élite combattent pour la reprise du quartier résidentiel d'al-Maamoun, considéré comme important pour le contrôle de la route de Bagdad et les quartiers environnants», a-t-il précisé.

«La résistance des djihadistes est violente et farouche car ils défendent une ligne, qui est, à mon avis, la principale pour eux», a-t-il poursuivi.

Daesh s'était emparé de Mossoul en juin 2014 lors d'une offensive éclair lui ayant permis de contrôler de vastes territoires en Syrie et en Irak. L'organisation a depuis perdu une grande partie de ces zones. Selon des estimations irakiennes, il resterait en Irak quelque 6 000 djihadistes, 3 300 ayant été éliminés.

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