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Le renseignement américain favorable à une enquête sur «l’ingérence russe» dans la présidentielle

La commission du renseignement américain a déterminé les modalités de son enquête sur la supposée ingérence de la Russie dans l’élection présidentielle de 2016 aux Etats-Unis. Le nom de Donald Trump n’a pas été mentionné dans le communiqué de presse.

Le républicain Devin Nunes, président de la commission du renseignement américain du Congrès des Etats-Unis, et le député démocrate et membre de la commission Adam Schiff ont annoncé avoir établi le périmètre de leur enquête sur «les liens entre la Russie et des individus associés aux campagnes politiques ou toute autre personnalité américaine» pendant l’élection présidentielle de 2016.

Selon la communiqué de presse relatif à ce document classé de six pages établissant les contours de leur investigation, les enquêteurs espèrent trouver des réponses aux questions suivantes :

- «Quelle activité numérique russe (ou autres mesures actives) a visé les Etats-Unis et leurs alliés ?»

- «Les mesures actives russes incluent-elles des liens entre la Russie et des individus associés aux campagnes politiques ou toute autre personnalité américaine ?»

- «Quelle a été la réponse du gouvernement américain aux mesures actives russes et de quoi nous avons besoin pour nous défendre et pour défendre nos alliés à l'avenir ?»

- «Quelles fuites d’informations classées ayant eu lieu seraient liées au Comité d'évaluation du renseignement ?»

La Commission a aussi annoncé son intention de mener des interviews avec des témoins et de se pencher sur toute information pertinente.

«La commission du renseignement a enquêté sur la Russie pendant des années, s’inquiétant des actions hostiles de Vladimir Poutine, de son attitude agressive dans l’espace numérique et de son influente propagande à l’échelle internationale. La commission est déterminée à poursuivre et élargir ses enquêtes dans ce domaine, et notamment sur les activités russes liées à l’élection présidentielle américaine de 2016», a déclaré Devin Nunes, selon le communiqué de presse.

Il s'agit là d'un revirement de la part de Devin Nunes. Le 14 février, le New York Times avait publié un article se fondant sur les propos de quatre responsables américains sous couvert d'anonymat, affirmant que l'équipe de campagne de Donald Trump avait été en contact permanent avec des agents du renseignement russe. Hormis l'ancien conseiller à la Sécurité nationale Michael Flynn, l'article mentionnait l’ex-directeur de campagne de Donald Trump Paul Manafort et les conseillers Carter Page et Roger Stone. Le Center for American Progress avait appelé à mener une enquête indépendante, et Devin Nunes s’était exprimé contre.

«Ce serait comme une répétition du maccarthisme. Nous engagerions nous dans une chasse aux sorcières contre d'innocents Américains ?», s'était-il ainsi interrogé le 26 février.

En savoir plus : «Aucune preuve» de contacts entre Trump et Moscou, selon le Comité pour le renseignement du Congrès