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Les Etats-Unis allègeront leurs sanctions si les accords de Minsk sont promulgués

Les Etats Unis pourraient lever les sanctions imposées à la Russie si les accords de Minsk sont mis en œuvre, a expliqué le secrétaire d’Etat américain John Kerry. La Maison Blanche a salué jeudi l’accord de cessez-le-feu signé à Minsk.

«Comme nous l’avons toujours dit, nous sommes prêts à revenir sur les sanctions contre la Russie si les accords de Minsk signés le 5 septembre 2014, et maintenant cet accord sont complétement appliqués», a déclaré John Kerry jeudi, après la fin des négociations marathon au format Normandie à Minsk qui ont duré 16 heures.

«Cela comprend le cessez-le-feu, le retrait des armes lourdes et de toutes les troupes armées étrangères de l’Ukraine, le rétablissement complet du contrôle des frontières par l’Ukraine et la libération de tous les prisonniers», a ajouté le secrétaire d’Etat américain.

Il a indiqué que les Etats-Unis saluaient l’accord conclu jeudi à Minsk par la chancelière allemande Angela Merkel, le président français François Hollande, le président ukrainien Petro Porochenko et le président russe Vladimir Poutine.La Maison Blanche l’a qualifié d’«avancée potentiellement importante» dans la résolution du conflit ukrainien.

Même si cet accord historique a été signé à Minsk, la porte-parole du département d’Etat américain Jen Psaki a annoncé aux journalistes que les Etats-Unis poursuivaient les consultations sur la possibilité d’imposer de nouvelles sanctions à la Russie

«Nous n’avons pas mis de côté cette option. Les discussions se poursuivent», a-t-elle dit en répondant à la question des journalistes, avant d’ajouter : «C’est sûr que nous voulons voir que cet accord et ses composants, dont le cessez-le-feu, le retrait des armes lourdes et de toutes les troupes armées étrangères, soient mis en œuvre».

Selon l’agence RIA Novosti, Jen Psaki a dit que si les accords de Minsk ne sont pas appliqués, Kiev ne sera pas accusé de ne pas respecter ses engagements, tels qu’ils sont rédigés dans le document. Elle a aussi reconnu que le gouvernement américain n’avait pas renoncé à ses consultations sur la possibilité de livrer des armes à Kiev.

En savoir plus : L’administration Obama envisagerait la possibilité de livrer des armes à l’Ukraine

Les dirigeants de l’Union européenne (UE) ont exprimé leur impression positive après la conclusion de cet accord, ils ont aussi manifesté leur espoir de voir la paix et la stabilité régner bientôt en Ukraine. «C’est là que réside l’espoir», a twitté le porte-parole de la chancelière allemande, Steffen Seibert au moment de la conclusion de l’accord.

Le président français François Hollande estime qu’il s’agit d’un «règlement politique global» qui représentait « un espoir sérieux, même si tout n’est pas mis en œuvre».

Selon l’agence d’information norvégienne NTB, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) a publié un communiqué du secrétaire général de l’institution, Jens Stoltenberg, qui dit : «L’accord de Minsk est un pas bienvenu en direction de ce que j’espère être une solution durable et pacifique pour le conflit ukrainien et vers le rétablissement la souveraineté et de l’intégrité territoriale du pays».

La vice-présidente de la Commission européenne Federica Mogherini a déclaré que l’imposition de nouvelles sanctions contre le Russie ne serait probablement pas abordée lors du sommet de l’UE que s’est tenu jeudi à Bruxelles.

Les responsables de l’UE qui se sont réunis à Bruxelles seront concentrés sur la question de savoir comment «tous les moyens de l’UE» peuvent être activés pour aider au maintien du cessez-le-feu à partir du moment où il sera mis en œuvre.

 

L’accord a eu lieu après que le président François Hollande et la Chancelière Angela Merkel ont rendu visite à Kiev et à Moscou où ils ont rencontré à huis clos les dirigeants de ces deux pays. Les rencontres ont été organisés à l’initiative des dirigeants européens qui ont effectué une visite en Ukraine et en Russie sans consulter Washington.

«Avec Angela Merkel, nous avons décidé de prendre une nouvelle initiative», a déclaré François Hollande lors d’une conférence de presse jeudi dernier.

Tandis que Hollande et Merkel discutaient de la résolution pacifique du conflit avec Petro Porochenko, John Kerry était en Ukraine pour discuter d’éventuelles livraisons d’armes à l’Ukraine. Les experts ukrainiens ont aussi précisé jeudi qu’ils n’observaient aucune activité militaire de la part des forces russes au cours d’une inspection tenue dans la région de Rostov au sud du pays, qui a la frontière avec l’Ukraine du 9 à 12 février.