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Algérie : l'Etat islamique revendique l'attentat suicide déjoué à Constantine

Daesh s'est déclaré responsable de la tentative d'attaque terroriste contre un commissariat en Algérie, le 26 février. Un kamikaze avait été abattu près du bâtiment par un policier et l'explosion de sa ceinture avait fait plusieurs blessés.

Selon l'agence Reuters, le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué le 27 février une tentative d'attentat menée la veille à Constantine, dans le nord-est algérien. Selon la même source, l'organisation djihadiste a décrit l'attaque comme une «opération de martyr [...] ciblant un poste de police algérien».

Dans la soirée du 26 février, un policier algérien avait déjoué un attentat suicide devant un commissariat de la ville, en ouvrant le feu sur un kamikaze muni d'une ceinture explosive. Dans un communiqué, la direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a précisé que le policier en question avait tiré «avec précision» sur la ceinture du terroriste, provoquant une déflagration qui, selon les médias locaux, aurait blessé deux policiers.

Les autorités algériennes n'ont pas encore établi de bilan officiel du nombre de blessés et d'éventuelles victimes qu'aurait fait cette attaque avortée. Le gouvernement s'est toutefois exprimé par la voix du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nourddine Bedoui, qui s'est dit solidaire des forces de police. Intervenant à la télévision publique algérienne, le haut responsable a précisé : «tous les services de sécurité sont prêts à faire face à toutes les tentatives visant à porter atteinte à la sécurité et à la stabilité du pays, notamment en ces circonstances».

Le parquet a par ailleurs ouvert une enquête immédiatement après cet «attentat terroriste», a fait savoir la DGSN.

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L'Algérie toujours en guerre contre le terrorisme

Si l'Algérie a adopté en 2005 une «Charte pour la paix et la réconciliation», censée tourner la page de la «décennie noire» (les années 1990) de guerre civile et de ses 200 000 morts, les autorités sont toujours en lutte contre des éléments terroristes. Dans l'est et le sud du pays, en particulier, des groupes islamistes armés – dont certains affiliés à Daesh – restent actifs, contraignant les forces de l'ordre à de régulières interventions musclées.

Depuis le début de l'année 2017, au moins 22 islamistes armés ont été abattus par les autorités, d'après un décompte établi par l'AFP à partir de données publiées par l'Etat algérien. Le 17 février, l'armée a annoncé avoir tué 14 terroristes, lors d'une vaste opération dans les environs de Bouira, à 125 km au sud-est d'Alger.

Entre autres exemples, en août dernier, les forces de sécurité algériennes ont procédé à la destruction de 18 bombes artisanales découvertes dans une cache à Constantine, tandis qu'en juin, une tentative d'attentat par un groupe islamiste avait été déjouée dans un centre commercial à Sétif. Dans ce dernier cas, les terroristes étaient en lien avec l'EI en Libye, d'après des sources sécuritaires citées par le quotidien algérien El Massa.

Daesh et Al-Qaïda parmi les groupes terroristes

En mai 2016, le journal Echourouk avait cité un rapport des services de sécurité qui dénombrait alors un peu plus de 300 terroristes en activité dans le pays, dont 73 sous la bannière de Jund Al-Khilafa (Soldats du Califat), un groupe ayant fait allégeance à Daesh. Un autre des principaux mouvements terroristes en Algérie n'est autre qu'AQMI – la branche maghrébine d'Al-Qaïda.

La dernière attaque terroriste meurtrière dans le pays date de janvier 2013, lorsqu'un groupe armé islamiste dissident d'AQMI, «Les Signataires par le sang» (El-Mouaguiine Biddam), avait réalisé une prise d'otage sur un site d'exploitation gazière de Tiguentourine. D'après un bilan des autorités, 37 otages avaient trouvé la mort.

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