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«Cessez d'être si sentimentaux» sur les enfants réfugiés, argue une député britannique

Une député de la Chambre des Communes a affirmé que les enfants réfugiés présents en Europe étaient en sécurité et n'avaient pas vocation à venir au Royaume-Uni, pour justifier l'arrêt de la venue de mineurs non-accompagnés dans le pays.

La Chambre des Communes discute actuellement l'amendement Dubs, du nom de Lord Dubs, qui s'était refugié au Royaume-Uni après l'occupation de la Tchécoslovaquie par le Reich hitlérien pendant la Seconde Guerre mondiale. Cet amendement vise à accueillir les migrants mineurs non-accompagnés. Or, le gouvernement a finalement décidé de limiter ce chiffre à 350, causant des dissensions parmi les parlementaires. 

«Nous devrions arrêter d'être aussi sentimentaux et voir ce qui est la meilleure chose à faire pour ces familles et enfants, et cette chose est de les garder dans la région», a déclaré Pauline Latham à la Chambre. Pour elle, l'amendement Dubs cause «un appel d'air» et encourage plus de réfugiés à venir en Europe. 

«La France, l'Allemagne, la Grèce, ne sont pas l'Allemagne nazie», a-t-elle ajouté, en référence à l'histoire de l'initiateur de l'amendement. Ces enfants ne risquent pas de se faire assassiner, ils sont dans des pays sûrs et les gouvernements [de ces pays] doivent s'occuper d'eux, a-t-elle précisé, ajoutant que le délabrement de certains camps était du fait des pays concernés et pas du Royaume-Uni. 

Après le démantèlement de la «Jungle» de Calais, la Grande-Bretagne s'était engagée à accueillir tous les enfants isolés ayant de la famille sur le territoire britannique et à étudier les dossiers des mineurs «vulnérables», en faisant jouer l'amendement Dubs.

A ce jour, 388 mineurs de la «Jungle» ont été admis par les Britanniques avant dêtre orientés vers des centres d'accueil spécialement créés pour eux (les Caomis) et 503 autres depuis, indique-t-on au ministère de l'Intérieur. En visite à Londres début février, le Premier ministre Bernard Cazeneuve avait demandé un réexamen des dossiers des mineurs contestant leur rejet. Le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux était aussi monté au créneau.

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