«Le gouvernement ne dispose pas de chiffres détaillés quant au nombre de soldats, fonctionnaires détachés, diplomates et membres de leur famille, [...] cependant le gouvernement fédéral sait que [au total] 136 personnes détentrices de passeports diplomatiques turcs ont fait une demande d'asile», souligne le gouvernement allemand dans une réponse écrite à une question d'un parlementaire écologiste transmise à l'AFP.
Ces demandes d'asile ont toutes été déposées après le coup d'Etat raté de juillet 2016 qui a amené le gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan à lancer des purges d'ampleur dans tous les secteurs de la société, de l'éducation et la presse à l'armée et la magistrature.
En janvier, le ministère turc de la Défense avait déjà pressé Berlin de rejeter les demandes d'asile d'une quarantaine de militaires turcs de l'OTAN. La Turquie réclame aussi que Berlin extrade des putschistes présumés qui auraient trouvé refuge en Allemagne.
De manière générale, depuis la tentative de putsch, le nombre de demandes d'asile déposées par des Turcs en Allemagne a grimpé en flèche, passant de 1 700 en 2015 à 5 700 l'année dernière.
Cette situation empoisonne les relations entre Berlin et Ankara depuis des mois, au point que le gouvernement turc est allé jusqu'à accuser l'Allemagne d'héberger des «terroristes». Berlin de son côté a critiqué l'ampleur des purges en cours en Turquie.
Plusieurs autres dossiers ont tendu les rapports entre les deux pays depuis 2016, en particulier le vote des députés allemands qualifiant de génocide les massacres d'Arméniens par l'empire ottoman au début du XXe siècle.
La Turquie reste néanmoins un partenaire incontournable de l'Allemagne, le rôle d'Ankara étant crucial pour empêcher l'afflux de réfugiés en Europe.
L'Allemagne compte la plus importante diaspora turque du monde, forte de plus de trois millions de personnes. Par conséquent, Berlin craint que les conflits au sein de la société turque ne s'exportent sur le territoire allemand.