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Le pirate qui s'en était pris aux clients de Deutsche Telekom était Britannique et non Russe

Londres a arrêté un Britannique suspecté d'être à l'origine de la cyberattaque ayant bloqué l'accès à internet à des millions d’Allemands en novembre 2016. La chancelière avait à l’époque émis l'hypothèse que cette attaque avait pu venir de Russie.

Un homme britannique de 29 ans a été interpellé le 23 février à l'aéroport de Luton, au Royaume-Uni, par des agents de l'Agence nationale britannique contre le crime (NCA) dotés d'un mandat d'arrêt européen délivré par le parquet de Cologne, ont annoncé la police fédérale allemande et le NCA.

D’après un communiqué de la police allemande, l'individu est soupçonné d'être à l'origine de la cyberattaque qui avait engendré, dans toute l'Allemagne, des difficultés de connexion à internet, à la téléphonie fixe et à la télévision pour plus d'un million de foyers clients de l'opérateur allemand Deutsche Telekom, les 27 et 28 novembre derniers. Une attaque similaire avait aussi touché, en Grande-Bretagne, environ 100 000 clients des opérateurs TalkTalk, KCom et Post Office, selon l'agence allemande DPA.

Les policiers affirment que le suspect comptait utiliser le réseau passé sous son contrôle pour proposer, «moyennant finances», ses services de hacker sur le Darknet, la partie d'internet non référencée par les moteurs de recherche classiques et offrant un plus grand degré d'anonymat à ses utilisateurs.

Le parquet allemand compte demander son extradition. Si ce Britannique est poursuivi pour sabotage informatique, il pourrait encourir entre six mois et dix ans de prison en Allemagne.

Au début de l’enquête, en novembre dernier, alors que l’origine de l’attaque n’avait pas été identifiée, la chancelière allemande Angela Merkel avait émis l'hypothèse selon laquelle ce piratage aurait été le travail de hackers russes.

«Je n’ai pas de preuves pour le moment mais je veux dire que les cyberattaques de ce type ou les conflits hybrides tels que présents dans la doctrine russe font désormais partie du quotidien et nous devons apprendre à y répondre», avait-t-elle déclaré.