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«Persistance de la menace terroriste» : Paris et Berlin exhortent l'UE à révoir les accords Schengen

Pour les ministres allemand et français de l'Intérieur, les risques d'attentats terroristes nécessitent de revoir les règles de l'espace Schengen. Thomas de Maizière et Bruno Le Roux veulent en outre maintenir le contrôle aux frontières.

La France et l'Allemagne ont exhorté la Commission européenne à réviser le code Schengen, afin de mieux tenir compte de la menace terroriste, selon une lettre commune que l'AFP a pu consulter.

«La persistance de la menace terroriste et l'efficacité des contrôles actuels aux frontières intérieures témoignent de la nécessité de procéder à la révision du Code Frontières Schengen [...] en cas de menace grave pour l'ordre public ou la sécurité intérieure», écrivent les ministres de l'Intérieur allemand, Thomas de Maizière, et français, Bruno Le Roux.

La lettre, écrite depuis Berlin et datée du 20 février, est adressée d'abord au Premier vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans, et à ses collègues chargés de la Migration et de la Sécurité, respectivement Dimitris Avramopoulos et Julian King.

Les deux ministres souhaitent que les contrôles aux frontières soient rétablis pour «des durées supérieures à celles prévues actuellement», et que les conditions d'exercice des contrôles en dehors d'une période de rétablissement soient «assouplies».

Menace terroriste persistante

La France a reçu l'autorisation de rétablir ces contrôles jusqu'à la mi-juillet 2017 pour cause de menace terroriste persistante.

Berlin, de son côté, a déjà annoncé son intention de justifier à l'avenir ses contrôles aux frontières – temporairement rétablis à la suite de la crise migratoire – par la menace terroriste, à l'image de ce que fait Paris. Selon les règles actuelles, la durée maximale de ce rétablissement est de deux ans.

Le couple franco-allemand demande également à la Commission d'aller plus loin que le système d'entrée et sortie de l'UE sur lequel l'exécutif planche actuellement. Il réclame en outre l'introduction des ressortissants européens, de même que ceux de pays tiers en long séjour, dans la liste des voyageurs dont la trace est enregistrée.

Cette mesure permettrait en effet d'«identifier les trajets et filières de combattants étrangers», partant combattre en Irak et en Syrie, à travers un nouveau répertoire central.

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