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Tepco savait que Fukushima était vulnérable

Un rapport interne récent révèle qu'en 2008, les dirigeants de la centrale nucléaire de Fukushima avaient conclu que des protections anti-tsunami étaient indispensables, mais n'auraient pas pris les mesures nécessaires pour éviter la catastrophe.

Un document interne de l'entreprise révèle que l'opérateur de la centrale nucléaire de Fukushima, Tokyo Electric Power (Tepco), avait conscience du besoin d'améliorer les installations de défense anti-tsunami déjà deux ans avant la catastrophe de mars 2011. Les dirigeants auraient abordé le sujet en 2008 lors d'une réunion mais n'auraient pas su prendre les mesures nécessaires. 

Ces révélations viennent ébranler la crédibilité de Tepco qui a toujours affirmé avoir fait tout son possible pour protéger l'édifice qui s'est effondré après avoir été frappé par le puissant tsunami.

Le document a été divulgué cette semaine au cours d'un procès intenté par plus de 40 actionnaires de Tepco qui réclament des dommages totalisant 5,5 trillions de yens (40 milliards d'euros) aux dirigeants de l'entreprise.

Tepco a toujours insisté sur son impuissance à prendre des précautions contre un tsunami de la taille de celui qui a frappé la côte Nord-Est du Japon en mars 2011, tuant près de 16 000 personnes.

En Avril 2012 par exemple, la société avait déclaré que, sur la base des connaissances des experts en tsunamis, ni l'échelle du tremblement de terre ni le tsunami qui s'en est suivi n'auraient pu être prévus. 

Déclarations que Tepco a soutenu lors du procès des dommages-intérêts en cours au tribunal du district de Tokyo. Pourtant, selon le journal Kyodo News, les avocats des plaignants affirment que le fameux document interne montre clairement que la société connaissait les risques et savait pertinemment que des mesures devaient être prises. 

Les plaignants ont cité un rapport du gouvernement montrant que Tepco avait prédit en juin 2008 qu'un tremblement de terre majeur au large des côtes ferait s'abattre des vagues allant jusqu'à 15,7 mètres sur la centrale de Fukushima.

Selon Tepco, ces estimations n'auraient pas forcément amené l'entreprise à améliorer ses systèmes de protection car il y avait de sérieuses divergences d'opinions même parmi les experts. C'est ce qu'affirme le journal Asahi Shimbun

L'accident nucléaire de Fukushima, le pire depuis Tchernobyl en 1986, avait provoqué des fuites de radiations massives et entraîné l'évacuation de plus de 150 000 personnes, dont la plupart n'ont toujours pas pu retrouver leurs foyers.