International

Moscou dénonce les écoutes téléphoniques de l’ambassadeur de Russie par le renseignement américain

Le chef de la diplomatie russe a fustigé les méthodes de Washinton qui aurait surveillé les échanges de l'ambassadeur son ambassadeur aux Etats-Unis avec Moscou. Cette révélation arrive dans un contexte déjà très tendu entre les deux pays.

«Les services spéciaux américains ont confié de manière officielle mais sous couvert d’anonymat à des journalistes que les communications de notre ambassadeur Kislyak étaient écoutées régulièrement. Ses comptes-rendus à Moscou sur ce qu’il fait à Washington dans le cadre de ses fonctions sont notamment écoutés», a révélé le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Il a également appelé à prêter attention aux activités de ceux qui essaient de «surveiller tous les processus à travers le monde notamment via des moyens qui ne sont pas assez légitimes».

Le chef de la diplomatie russe a ajouté que ces déclarations avaient été faites dans le cadre du scandale qui entoure la démission de Michael Flynn, conseiller à la sécurité nationale du président Trump. Ce proche du 45e président des Etats-Unis a reconnu avoir eu des conversations inapropriées avec l’ambassadeur de Russie aux Etats-Unis, Sergueï Kislyak, avant l'investiture de Donald Trump.

Selon le journal américain The Wall Street Journal, le 29 décembre 2016, jour où l’administration Obama a imposé des sanctions contre Moscou pour des cyberattaques présumées visant le processus électoral aux Etats-Unis, Michael Flynn et Sergueï Kislyak se seraient parlé cinq fois, au téléphone. D’après le journal américain, qui s'appuie sur des éléments issus d'écoutes par les services spéciaux américains, le conseiller à la sécurité nationale du président Trump aurait laissé entendre à l’ambassadeur de Russie que le prochain locataire de la Maison Blanche pourrait annuler les sanctions.

De son côté, Moscou a reconnu que des conversations entre Michael Flynn et Sergueï Kislyak avaient eu lieu. Mais les autorités russes ont fait savoir que les deux hommes n'avaient pas abordé la question des sanctions. «Nous avons précisé qu’ils n’avaient pas eu de pourparlers à ce sujet», avait notamment précisé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. «C'est une affaire intérieure aux Etats-Unis, c'est une affaire interne à l'administration du président Trump. Ce ne sont pas nos affaires. Nous ne souhaitons commenter cette affaire d'aucune manière», avait-il ajouté.

Le 13 février, Michael Flynn a quitté son poste en reconnaissant qu’il n’avait pas transmis au vice-président américain, Mike Pence, des informations complètes sur les contacts qu'il avait eus avec l’ambassadeur de Russie. «J’ai présenté mes excuses sincères au président et au vice-président, et ils les ont acceptées», a écrit le général Flynn dans sa lettre de démission.

Lire aussi : Etats-Unis : le conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn démissionne