International

Des centaines de migrants forcent la frontière entre le Maroc et l'Espagne à Ceuta (VIDEO)

Tôt le 20 février, quelque 300 immigrés ont réussi à franchir la barrière entourant l'enclave espagnole de Ceuta, alors que 500 avaient déjà fait de même il y a seulement trois jours.

Plusieurs centaines de jeunes migrants d'origine africaine ont forcé la haute barrière grillagée de six mètres entourant l'enclave, avant de célébrer en pleine nuit leur entrée dans l'enclave espagnole, aux cris de «merci Seigneur», «je suis en Europe», selon les images tournées par le média local El Faro de Ceuta.

«L'assaut» collectif de la barrière s'est produit vers 3h30 heures locales (5h00 GMT), a indiqué à l'AFP un porte-parole de la Garde civile. «300 sont entrés, le double a tenté» de forcer la frontière, a-t-il ajouté.

«C'est confirmé», a simplement indiqué à l'AFP une source à la préfecture de Ceuta.

En pleine rue, certains des jeunes qui avaient réussi le passage baisaient le sol aux cris de «Viva Espana». Plusieurs apparaissaient blessés, mains ou pieds en sang et vêtements déchirés.

La surveillance de cette  frontière terrestre de 8 km de long est exercée par l'Espagne et le Maroc mais ce dernier est en froid avec Bruxelles et a menacé à demi-mots de relâcher le contrôle qu'il exerce sur les migrants.

L'incident du 20 février coïncide avec un sommet bilatéral franco-espagnol qui doit s'ouvrir dans la matinée à Malaga dans le sud de l'Espagne.

Vendredi 17 février, la préfecture avait comptabilisé 498 migrants ayant réussi à forcer la haute barrière, sur quelque 700 l'ayant tenté.

Ces deux entrées massives sont parmi les plus importantes depuis que la barrière a été rehaussée en 2005,  alors qu'un différend oppose le Maroc à l'Union européenne (UE) sur l'interprétation d'un accord de libre-échange sur les produits agricoles et de la pêche.

Dans un arbitrage rendu fin 2016, la Cour de justice européenne a décidé que le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole contrôlée par Rabat, n'était pas concerné par cet accord, son statut n'ayant pas été arrêté par la communauté internationale.

Depuis lors, des associations soutenant le Front Polisario, qui réclame l'indépendance du Sahara occidental, ont contesté des opérations commerciales entre le Maroc et des pays européens concernant des produits venus du Sahara.

L'enclave de Ceuta constitue avec celle de Melilla la seule frontière terrestre entre le continent africain et l'UE et un point de passage pour l'immigration clandestine venue d'Afrique noire et du Maghreb.

Après le passage en masse du 17 février le Maroc avait cependant annoncé avoir arrêté des migrants avant qu'ils franchissent les clôtures.