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Washington demande à Pékin d'aider à «modérer» la Corée du Nord

Le ministre américain des Affaires étrangères Rex Tillerson a appelé vendredi 16 février la Chine à œuvrer par «tous les moyens» à «modérer» la Corée du Nord après un nouveau tir de missile, a indiqué un de ses porte-paroles.

Lors de sa première rencontre avec son homologue chinois Wang Yi, en marge d'un sommet de G20 en Allemagne, Rex Tillerson a souligné le danger croissant que représentent les programmes nord-coréens nucléaire et de missile et a demandé à la Chine d'utiliser «tous les moyens disponibles pour modérer l'attitude déstabilisante de la Corée du Nord», a indiqué Mark Toner, porte-parole du chef de la diplomatie américaine.

Selon le porte-parole de Rex Tillerson, les deux ministres ont «discuté des efforts pour faire progresser la coopération bilatérale» mais aussi «abordé les points de divergence dans un esprit constructif».

Parmi ces sujets de friction figure le commerce, les Etats-Unis reprochant à la Chine par ses exportations de supprimer des emplois sur le territoire américain, et agitant la menace de mesures protectionnistes.

«Les deux parties ont discuté de la nécessité de créer des conditions équitables pour le commerce et les investissements», a dit le porte-parole du diplomate américain.

C'était la première entrevue à ce niveau entre l'administration américaine et les autorités chinoises depuis l'entrée en fonction du président Donald Trump. Elle est intervenue en marge d'une réunion du forum du G20 à Bonn en Allemagne.

La veille, le secrétaire d'Etat américain avait déjà assuré que son pays était «déterminé» à défendre la Corée du Sud et le Japon, y compris avec le recours à la dissuasion nucléaire, face à Pyongyang.

Le missile balistique Pukguksong-2, testé dimanche dernier par la Corée du Nord, a parcouru environ 500 kilomètres avant de retomber dans la mer du Japon. Le missile a été lancé depuis une rampe mobile et non depuis un site fixe, ce qui en fait une arme plus difficile à contrer pour les Etats-Unis et leurs alliés.

La présence du ministre chinois au G20, et plus encore le principe d’une rencontre avec son homologue américain, avaient été mis en doute à la suite du différend entre Pékin et Washington autour de Taïwan depuis l'élection de Donald Trump.

Le président américain s'est dit prêt dans un premier temps à remettre en cause le principe de la «Chine unique», qui proscrit tout contact diplomatique entre des pays étrangers et le frère ennemi taïwanais, considéré par Pékin comme une de ses provinces, avant de faire machine arrière.

Rex Tillerson a aussi provoqué l'ire de Pékin en agitant la menace d'un blocus pour empêcher l'accès du pays à des îles contestées en mer de Chine méridionale. Ce qui pourrait, a dénoncé la presse chinoise, provoquer un «affrontement militaire».