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Le port de la burqa interdit au Tchad, trois jours après les attentats

Le premier ministre tchadien a signifié, jeudi 18 juin, l'interdiction du port du voile intégral. Une mesure de sécurité après le double attentat survenu à N'Djamena, lundi 15 juin.

C'est une première en Afrique. Alors que le Ramadan débute, ce pays d'Afrique centrale a interdit le port de la burqa, voile intégral cachant le visage, ainsi que du turban. Une décision qui intervient trois jours après le double attentat qui a frappé la capitale, N'Djamena, faisant 33 morts.

C'est après le comité de crise formé mardi soir que la décision a été prise. Une mesure de sécurité essentielle, selon le premier ministre, Kalzeube Pahimi Deubet. « Le port de la Burqa doit cesser immédiatement à compter de ce jour, non seulement dans les lieux publics et les écoles mais sur toute l'étendue du territoire, » a-t-il annoncé lors d'une adresse aux leaders des différentes communautés religieuses. « Le port de la burqa, ou tout autre système de port de turban où on ne voit que les yeux […] est désormais interdit. » a-t-il ajouté.

La décision vient du président du Tchad, Idriss Déby. En Afrique du Sud lors du double attentat, où il participait au 25e sommet de l'Union Africaine, l'homme d'état était rentré le lendemain pour présider le comité de crise. Il a fait la demande à son gouvernement d'interdire le port de la burqa mercredi 17 juin au matin, la veille du début du Ramadan.

Priorité à la sécurité

L'interdiction du port de la Burqa s'accompagne d'un certain nombre de mesures sensées garantir la sécurité des tchadiens sur l'ensemble du territoire. Dans son allocution aux leaders religieux du pays, le premier ministre à demandé à ceux-ci de relayer le message dans leurs « prêches, » leur « lieux de culte » et leur « mosquées. »

« Des instructions ont été données aux services de sécurité d'entrer dans les marchés et de ramasser toutes les burqas qui y sont vendues et de les brûler, » a ajouté le chef du gouvernement, soulignant que : « tous ceux qui refusent d'obtempérer et qui se hasarderaient à braver la mesure en portant la burqa doivent être arrêtés, jugés en référé et condamnés. »

Mesures de défense et mesures d'attaque

Par cette décision, le gouvernement tchadien montre son refus de se plier aux exigences des auteurs de l'attentat de N'Djamena. Si l'interdiction du port de la burqa est une méthode de défense, qui a pour but d'éviter la reproduction d'un tel geste, le Tchad ne se prive pas de passer également à l'offensive.

L'armée tchadienne a en effet entrepris une série de frappes aériennes contre les positions des islamistes de Boko Haram, au Nigéria. La secte est fortement soupçonnée d'être à l'origine des attaques. L'offensive tchadienne a lieu « en réaction aux actes lâches et barbares perpétrés par les terroristes de Boko Haram contre l'école de police et les abords du commissariat central de police, » a indiqué l'état major tchadien dans un communiqué.