«C'est à toi de décider», titrait aujourd'hui le «Politiken», l'un des plus grands organes de presse du Danemark. 4 millions de Danois sont appelés aux urnes pour élire les députés siégeant au Folketing. Une élection aux résultats incertains, et dont l'issue pourrait changer les rapports de force en Europe.
Gauche ou droite : une élection qui tient en haleine
La gauche, au pouvoir depuis 2011 et menée par la sociale-démocrate Helle Thorning-Schmidt, doit affronter jeudi 18 juin le bloc de droite, conduit, lui, par l'ancien Premier ministre, Lars Lokke Rasmussen, du parti Venstre.
Ces derniers jours, personne n'était réellement en mesure de désigner le favori de cette élection tant les sondages d'opinion sont serrés, voire même contradictoires. Certains donnent la victoire à la Gauche, d'autres parient sur une légère avance du bloc de Droite. Le tout dans un mouchoir de poche.
A la traîne depuis des mois, le Centre-Gauche est en effet parvenu à remonter dans les sondages d'une manière spectaculaire en surfant notamment sur le thème de la reprise économique.
Helle Thorning-Schmidt, qui brigue donc un second mandat à la tête du gouvernement, avait ainsi déclaré en mai que le pays «était définitivement sorti de la crise qui le frappait durement depuis 2008». Les prévisions de croissance pour 2015 relevées de 1,4% à 1,7% lui ont d'ailleurs permis de gagner 7 points dans les sondage, en quelques jours. Lars Lokke Rasmussen - parti de Droite Venstre - au pouvoir entre 2009 et 2011 revendique également la paternité de cette reprise.
Outre l'économie, c'est bien le thème de l'immigration qui a été au coeur des débats au Danemark.
Un bloc de droite qui veut renégocier à Bruxelles... avec le Royaume-Uni
La Premier ministre de Centre-Gauche a ainsi promis durant la campagne de «durcir » les règles d'accès à l'asile afin de limiter le nombre de nouveaux arrivants (15 000 demandeurs d'asile ont été accueillis au Danemark en 2014, soit deux fois plus qu'en 2013).
Insuffisant pour le leader de Venstre qui, poussé par son aile droite notamment le Parti Populaire Danois (parti hostile à l'immigration et euroseptique crédité de 18% des intentions de vote), a décidé de hausser le ton vis-à-vis de Bruxelles, et par là même de tendre une main au Royaume-Uni.
En effet, la semaine dernière le bloc de droite (Venstre, Parti Populaire Danois, les Conservateurs et l'Alliance libérale) a ainsi assuré soutenir David Cameron dans sa volonté de renégocier les termes de l'adhésion du Royaume-Uni à l'Union européenne, en particulier en ce qui concerne les prestations d'aide sociale pour les migrants.
«Nous allons tenir derrière la Grande-Bretagne et les efforts de pays aux vues similaires afin d'assurer que l'UE ne se transforme pas en une union sociale. [...] Nous voulons une Union européenne où les gens peuvent aller là où les travailleurs sont nécessaires, mais nous ne voulons pas d'une Europe où les gens vont là où les avantages sociaux sont bons», a ainsi déclaré Lars Lokke Rasmussen.
Les résultats de cette élection seront sans doute scrutés avec attention par Londres, soucieuse de trouver des partenaires dans le bras de fer qui l'oppose à Bruxelles. Les bureaux de vote danois fermeront ce soir à 20H00.