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Syrie : deuxième session de négociations Astana, «un tremplin» pour le dialogue à Genève

Une semaine avant le début des pourparlers de Genève, les représentants de l’opposition dite «modérée» et du gouvernement syrien, ainsi que les médiateurs étrangers se réunissent à Astana pour y discuter des questions techniques du cessez-le-feu.

La deuxième session de discussions de paix entre l’opposition dite «modérée» et les représentants du gouvernement syrien s'est ouverte le 15 février dans la capitale du Kazakhstan, Astana. Son objectif principal est de renforcer le cessez-le-feu en vigueur depuis le 30 décembre, conclu à l'initiative de la Turquie et de la Russie.

Pendant deux jours, les représentants des deux parties au conflit doivent discuter, avec la participation de la Russie, de l’Iran et de la Turquie et en la présence de l’envoyé spécial de l’ONU Staffan de Mistura et de diplomates américains, du côté «technique» de la trêve. Seront évoquées notamment les questions liées au respect du cessez-le-feu en Syrie et l’éventail des mesures à disposition pour stabiliser encore davantage la situation. D’après les révélations d’une source citée par RIA Novosti, les intervenants se seraient mis d'accord «à 99%» sur un document commun vers le 6 février, seule la délégation turque devant encore consulter son gouvernement pour obtenir le feu vert à sa signature.

«Nous espérons que les négociations d'Astana donneront un élan aux pourparlers de Genève. Pour nous, les discussions d’Astana sont un tremplin et une plateforme pour le progrès du dialogue syrien à Genève», a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères russe, Guennadi Guatilov.

Lors du premier tour des négociations, qui se sont déroulées les 23 et 24 janvier, les représentants des différentes délégations se sont accordés à établir un mécanisme de contrôle trilatéral de cessez-le-feu, d’après lequel la Russie, l’Iran et la Turquie créeraient un groupe de contrôle ayant la tâche de vérifier le respect de trêve.

«Astana sera une chance de faire le point sur l'engagement des différentes parties à refréner l'usage de la force et à promouvoir le processus politique», a précisé le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, en préalable de la rencontre. 

Si les discussions d'Astana ont un caractère «purement militaire», la réunion de Genève qui s'ouvrira le 23 février sous les auspices de l'ONU doit se concentrer sur les aspects politiques de la crise, dont le sort du président Bachar al-Assad.

Le 12 février, le Haut comité des négociations (HCN), qui représente l'opposition syrienne, a rendu publique l'identité des 21 membres de son groupe qui se rendront en Suisse, parmi lesquels figurent dix représentants de groupes rebelles. L’opposition sera présidée par Nasr al-Hariri, cardiologue de profession, déjà conseiller de la délégation de l’opposition lors des négociations à Genève, en mars 2016. Il sera accompagné de Mohammad Sabra au poste de négociateur en chef. Cet avocat proche de la Turquie prendra la place occupée auparavant par Mohammad Allouche, membre du groupe rebelle Jaysh al-Islam, particulièrement puissant dans la région de Damas.

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