Le comité de 16 membres convoqué par le secrétaire des Nations Unies Ban Ki-moon en octobre de l’année dernière, lui a présenté son rapport mardi. Dans ce rapport, les membres du comité ont estimé que les nations contributrices doivent entamer des procédures disciplinaires contre les soldats accusés d’agressions, en ajoutant qu’ils n’y a pas d’immunité qui tienne.
«Immunité ne veut pas dire impunité», a fait savoir le comité lors d’une conférence de presse, en ajoutant que les parties accusées doivent immédiatement coopérer avec le pays hôte.
«Il doit être très clair qu’une fois commis un acte de barbarisme, on n’a aucune protection», a déclaré le leader du comité Jose Ramos-Horta, lauréat du prix Nobel et ex-président du Timor oriental. «On doit s’en remettre aux lois du pays où on opère. On ne peut pas se cacher sous le toit des Nations Unies».
Le comité a également estimé que les nations dont des soldats sont responsables d’abus sexuels sur des enfants dans des zones de conflit doivent être exclues des missions de l’ONU. Il a encore déclaré que les employés des Nations Unies et les experts des droits de l’homme doivent participer plus activement en rédigeant des rapports réguliers sur la situation des droits de l’homme dans chaque région où opèrent des casques bleus.
Entretemps, les victimes de tels crimes doivent recevoir de l’aide dans le cadre d’un programme spécialisé, «efficace et doté de ressources adéquates», a conclu le comité. En plus, de l’avis de ses membres , l’ONU a besoin d’un nouveau vice-secrétaire général pour la paix et la sécurité.
Ban Ki-moon recommande l’établissement d’un délai maximal de six mois pour les enquêtes sur les abus sexuels et a proposé que les nations concernées soient obligées de partager les résultats de ces enquêtes et les actions disciplinaires qui ont été prises contre les responsables.
Le rapport du comité a été rédigé sur fond d’informations choquantes affirmant que les casques bleues de l’ONU ont commis des crimes sexuels dans des régions où ils opéraient. Ramos-Horta a qualifié ces faits de «chapitre noir» qui sera «extrêmement difficile à effacer».
La semaine dernière, un rapport des services de contrôle interne (BSCI) de l'ONU reçu par Associated Press a révélé que les troupes de maintien de la paix en Haïti ont engagé des relations sexuelles «transactionnelles» contre de la nourriture et des médicaments avec quelques 200 femmes et filles.
En avril, un autre rapport de l’ONU a dévoilé que des soldats français auraient violé des garçons déplacés et affamés, dont le plus jeune avait neuf ans, en Centrafrique. Des faits similaires ont été mis au jour au Tchad et en Guinée équatoriale.
L’ONU a appelé les pays impliqués dans ces crimes à intensifier leurs efforts pour traduire les responsables devant la justice.