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Le couple Gates affirme que le décret Trump contre l'avortement met en péril des millions de femmes

La décision du président américain Donald Trump d'interdire le financement d'ONG internationales qui soutiennent l'avortement touchera des millions de femmes et mettra des vies en danger, a prévenu Bill et Melinda Gates.

«Nous sommes inquiets de voir ce changement avoir une incidence sur des millions de femmes et de filles à travers le monde», a déclaré Melinda Gates au quotidien britannique The Guardian. Des propos qui concernent le décret présidentiel de Donald Trump pour mettre fin au financement des organisations soutenant l'avortement à l'étranger.

«Cela aura probablement un effet négatif sur un large éventail de programmes de santé qui fournissent des traitements sauvant des vies», a ajouté la femme du fondateur de Microsoft, précisant que les ONG concernées ne s'occupent pas uniquement des grossesses non désirées.

«Permettre aux femmes de programmer et d'espacer leurs grossesses, en leur donnant accès à des traitements et à la prévention de maladies infectieuses sauve des vies», a souligné la femme du milliardaire. «Cela sauve la vie de mamans et cela sauve la vie de bébés, et cela avec un large soutien des Etats-Unis jusqu'ici», a-t-elle rappelé. 

Par le biais de la fondation qu'il a créée avec son épouse en 2000, Bill Gates cherche à faire bénéficier la population mondiale d'innovations en matière de santé. Le créateur de Windows a attiré l'attention sur le fait que son organisation philanthropique ne pourrait pas combler, à elle seule, le vide financier engendré par le décret signé le 23 janvier par Donald Trump.

«Les Etats-unis sont notre premier donateur. Cette aide gouvernementale ne peut être remplacée par de la philanthropie», a assuré Bill Gates. 

Lancée sous la présidence du républicain Ronald Reagan en 1984, la politique anti-avortement remise en vigueur par Donald Trump prévoit que les fonds fédéraux dédiés à l'aide internationale ne peuvent pas être alloués à des ONG étrangères qui pratiquent l'avortement ou militent pour rendre l'avortement légal.

Le manque à gagner pour ces ONG serait estimé à 600 millions d'euros, selon les Pays-Bas.

Une conférence internationale de donateurs se tiendra le 2 mars à Bruxelles pour tenter de compenser ce montant, à l'initiative des ministres chargés de l'aide internationale suédois, belge, néerlandais et danois.

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