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Kremlin : les allégations d'«attaques russes» contre la campagne de Macron sont «absurdes»

Le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov, a démenti les accusations du secrétaire général d’En Marche !, le mouvement d'Emmanuel Macron, précisant que Moscou n’a jamais voulu s’immiscer dans des processus électoraux à l’étranger.

«Comme nous avons déjà déclaré dans le contexte des accusations qui avaient été formulées par Washington il y a quelque temps, nous affirmons maintenant qu’il est impossible que Moscou soit impliqué dans des attaques. Toutes les accusations d'une possible ingérence de Moscou sont absurdes», a fait savoir Dmitri Peskov, le 14 février-

Le porte-parole du président russe a tenu ces propos en réagissant, devant les journalistes, aux déclarations du secrétaire général d'En Marche!, Richard Ferrand, qui a accusé la Russie d'avoir «influencé» l'élection présidentielle 2017 en France et notamment la campagne de son champion, Emmanuel Macron.

D'après lui, Moscou aurait procédé à de nombreuses attaques informatiques visant les courriels et les bases de données du mouvement.  

«Nous n’avons actuellement aucune intention de nous immiscer dans les affaires intérieures de pays tiers, et en particulier dans leurs processus électoraux. Moscou ne l’a jamais fait, n’a aucune intention de le faire et ne peut tolérer que quelqu’un d’autre essaye de se mêler de nos affaires», a poursuivi Dmitri Peskov.

Ce dernier a donc vigoureusement démenti les accusations dont les médias étatiques russes Russia Today (RT) et Sputnik sont victimes, précisant qu’il était «flatteur» de savoir ces médias russes si populaires à l’étranger, mais «absurde» de les accuser de vouloir essayer «d’influencer l’opinion publique».

«Il faut être très attentif maintenant parce que nos homologues européens répètent comme un mantra les mots "fake news". Ainsi, je vous demande d’éviter ces "fake news" en écrivant à propos de Sputnik et de RT», a lancé Dmitri Peskov à l'attention des représentants de la presse internationale.

Le 13 février, des proches d’Emmanuel Macron, ainsi que de nombreux journalistes ont accusé RT de tout faire pour «décrédibiliser» la candidature de l’ancien ministre de l’Economie à la présidence de la République. Ils ont aussi laissé entendre que la Russie pourrait se servir de RT afin de s’ingérer dans la campagne.

Le secrétaire général d'En Marche!, Richard Ferrand, a officiellement demandé aux «plus hautes autorités de l'Etat» français de garantir qu'il n'y aurait pas d'«ingérence d'une puissance étrangère» dans la vie démocratique française.

«Aujourd'hui, il faut regarder les faits : deux grands médias, Russia Today et Sputnik , qui appartiennent à l'Etat russe, font leur quotidien de la diffusion, de la propagation, de fausses nouvelles. Ensuite ces nouvelles sont reprises, sont citées et viennent peser sur notre vie démocratique», a affirmé Richard Ferrand sur France 2.

A la question de savoir s’il affirmait que Moscou travaillait à l'échec d'Emmanuel Macron, Richard Ferrand s’est montré prudent tout en veillant à glisser une pique : «Je ne dis pas cela. Je dis qu'il y a ça d'un côté et qu'il y a des centaines, voire des milliers, d'attaques sur notre système numérique, sur notre base de données, sur nos sites. Et comme par hasard cela vient des frontières russes.» 

RT a, pour sa part, rejetté catégoriquement toutes les allégations selon lesquelles la chaîne participerait à la divulgation de fausses informations en général et en particulier concernant la personne d’Emmanuel Macron ou l’élection présidentielle à venir à France.

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