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L’explosion d’une supernova met en émoi la communauté scientifique

Des astronomes ont annoncé le 13 février avoir détecté une supernova, l'explosion d'une étoile en fin de vie, peu de temps après le début du phénomène céleste, une observation précieuse tant la mort des étoiles reste encore mystérieuse.

«Nous avons immédiatement su que ce que nous avions entre les mains était vraiment unique.» Ofer Yaron, membre de l'Institut Weizmann des Sciences en Israël est excité comme jamais. Il est le coauteur d’une étude publiée dans la revue britannique Nature Physics qui marque une première dans la communauté scientifique. Son sujet : l’explosion d’une supernova.

L'événement a d'abord été capturé par un téléscope de l'observatoire du Mont Palomar en Californie, qui par chance, balayait le ciel au bon endroit et au bon moment. C’est l’astronome japonais Koichi Itagaki qui a donné l'alerte et invité d'autres astronomes et physiciens à pointer leurs instruments sur le phénomène. Ofer Yaron et son équipe ont ensuite rassemblé et analysé toutes les données recueillies.

D'après ce que les scientifiques ont pu obtenir, le phénomène s'est produit il y a environ 160 millions d'années lorsque cette étoile massive lovée dans une galaxie lointaine a mis fin à ses jours dans une explosion cataclysmique connue sous le nom de supernova.

Si les cosmologistes sont en émoi, c’est que les phénomènes qui accompagnent la mort d'une étoile sont très violents du fait de l'éjection de la matière composant l'astre à des vitesses de plusieurs milliers de kilomètres par seconde. Un formidable théâtre de recherche. Vu l’incroyable quantité d’énergie libérée, l'événement brille autant que... 200 millions de soleils.

Le problème, c’est que cette lumière peut mettre plusieurs millions ou milliards d'années pour atteindre la Terre. SN 2013fs, nom donné à cette supernova, a provoqué des déflagrations qui ne sont arrivés jusqu’à nous que le 6 octobre 2013.

Circonstances inédites

L’incroyable luminosité dégagée par le phénomène ne risque pas de le faire passer inaperçu. Mais il reste rare. Très rare. En plus d’être totalement imprévisible. Sans savoir quand et où dans le vaste univers une supernova se produira, il est peu commun de détecter l'événement avant qu'il ait plusieurs jours.

Ce décor explique l'incrédulité des chercheurs quand ils ont réalisé être tombés sur une supernova de «3 heures», une première.

Celle dont fait l’objet l’étude était si jeune que les astronomes ont même pu observés des débris rejetés par l'étoile avant sa mort, tout au long de sa dernière année de vie. Ces matériaux formaient une coquille dense enfermant l'étoile.

D’après leur expertise scientifique, cette découverte laisse supposer que cette supergéante rouge était devenue instable avant l'explosion qui a marqué définitivement sa fin.

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Il se trouve que les étoiles massives sont instables dans les mois précédant leur mort. Mais leur structure pourrait être différente de ce que l'on supposait jusqu'à maintenant. Ofer Yaron avance même que les éléments dont les scientifiques ont pris connaissances pourraient même avoir des implications pour la modélisation du processus d'explosion. Une petite révolution.