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«Le vrai ami de l’Ukraine» : Tony Blair invité à rejoindre le Conseil consultatif de Kiev

Petro Porochenko a invité l’ex-Premier ministre britannique Tony Blair à «partager son expérience de l'administration publique» au sein du Conseil international des personnalités publiques européennes pour conseiller Kiev au sujet des réformes.

Suite à la rencontre avec Porochenko à Kiev, l’ex-dirigeant du Royaume-Uni a dit aux journalistes que l’Ukraine faisait face à de «grands défis» provenant de «l’agression russe» et «la corruption». Blair, qui occupait le poste de Premier ministre de 1997 à 2007, a appelé les dirigeants ukrainiens à suivre non pas «leur propre intérêt, mais des valeurs» telles que «la liberté, la démocratie et le désir de servir le peuple».

Porochenko s’est vanté de la mise en place de réformes, et ce «malgré la guerre». Il a dit que Blair lui a demandé «exactement quelle aide sera nécessaire de la part de la communauté internationale».

«C’est l’approche d’un vrai ami de l’Ukraine», a dit Porochenko qui a été élu en juin 2014 lors d’élections controversées, boycottées par les habitants des régions de Donetsk et de Lougansk.

Le Conseil consultatif international pour les réformes a commencé son travail le mois dernier. A sa tête se trouve le président géorgien Mikheil Saakachvili, également gouverneur de la région d’Odessa, dans le sud du pays. En Géorgie, Saakachvili est accusé de détournement de fonds durant son mandat de président.

Les autres membres de l’organe, qui n’a pas de pouvoir exécutif ou législatif, sont l’ex-ministre des Affaires étrangères suédois Carl Bildt, le réformateur slovaque Mikuláš Dzurinda et l’économiste Anders Aslund. Le sénateur américain John McCain, partisan déclaré du coup d’Etat de 2014 à Maïdan qui a renversé l’ex-président ukrainien Viktor Ianoukovitch, a été forcé de refuser un siège dans ce conseil, à cause des régulations du Congrès américain.

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Tony Blair n’a cependant pas encore communiqué sur la suite qu’il allait donner à l’offre de Porochenko.

Le fait marquant sur le plan international de la décennie de Blair au pouvoir est son effort conjoint avec le président américain de l’époque George W Bush d’envahir l’Irak en 2003. La justification de l’invasion proclamée par les deux Etats – la possession présumée d’armes de destruction massive – s’est par la suite révélée être fausse.

Dès sa démission en 2007, Blair s’est constitué un empire commercial international très lucratif, en conseillant nombre de gouvernements et de corporations partout dans le monde ainsi qu’en donnant des conférences. Selon certaines estimations, les interventions de Mr Blair couteraient pas moins de 8 370 euros la minute.

Jusqu’au mois de mai de cette année il était envoyé spécial du Quartet pour le Moyen-Orient mandaté à la résolution du conflit entre Israéliens et Palestiniens. Une majorité d’observateurs jugent ses accomplissements négligeables alors que son conflit d’intérêts lié à ses activités rémunératrices et ses liens proches avec le gouvernement israélien ont nui à son action au Proche-Orient.

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