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Les Slovaques choqués par un mannequin noir peuvent se faire rembourser, à une condition...

Certains clients d'une marque de vêtements qui a proposé à un bodybuildeur noir de faire sa promotion ont violemment réagi sur internet : la société a décidé de leur proposer un remboursement en échange d'un aveu explicite de leur racisme.

C'est un coup de communication pour le moins original qu'a mis en place la marque de vêtements de sport slovaque Nebbia. Anticipant d'éventuelles indignations après le déploiement de sa nouvelle campagne publicitaire mettant en scène un mannequin noir, elle a promis de rembourser ses clients mécontents à la seule condition que ceux-ci osent envoyer une réclamation à l'adresse mail somrasista@nebbia.sk (je suis raciste@nebbia.sk).

Les photographies promotionnelles, sur lesquelles posent un mannequin noir et une top-model blanche, diffusées notamment sur internet ont rapidement vu s'accumuler les commentaires injurieux et xénophobes, dans un pays où l'immigration extra-européenne demeure très marginale. «Un singe déguisé», «Un meurtrier»... les propos tenus par certains internautes à l'endroit du bodybuildeur norvégien Dennis Johansen ont poussé le PDG de Nebbia, Martin Pecko, à réagir de manière inventive, tandis que des appels au boycott commençaient de fleurir sur la page Facebook de la marque.

«Si les racistes cessent de porter nos vêtements, nous n'en serons que plus heureux, car cela nous épargnera un certain sentiment de honte», a déclaré Martin Pecko sur son blog, annonçant par la même occasion la mise en place de l'adresse email au nom sans équivoque. «Notre ami Dennis Johansen a un diplôme universitaire, une silhouette que vous n'aurez jamais et une belle femme blonde à la maison», a ajouté le PDG de Nebbia, pour défendre le sportif dont il a loué «l'extraordinaire réussite».

La question du racisme en Slovaquie agite régulièrement l'opinion publique. Dans un contexte parfois tendu, notamment sur fond de crise migratoire et face à l'opposition d'une large partie de l'opinion, Bratislava a refusé d'accueillir sa part de migrants comme le prévoit pourtant la politique des quotas de l'Union européenne. En outre, l'entrée au Parlement avec 8% des suffrages du parti Nase Slovensko (Notre Slovaquie), ouvertement xénophobe et proche du mouvement grec Aube Dorée, avait suscité une vive inquiétude dans le pays en 2016.