Joanna Palani, une jeune danoise de 23 ans, étudiante en philosophie, a choisi d'aller au bout de ses idées. En 2014, la jeune femme d'origine kurde iranienne est partie en Syrie pour être en première ligne dans la lutte contre Daesh. Armée d'un fusil pour tireur d'élite, deux objectifs motivaient principalement son action : libérer les femmes otages sexuelles détenues par l'Etat islamique et défendre l'Europe.
Au cours de ses années passées au front, elle s'est battue aux côtés des Peshmarga en Irak et de l'unité de protection du peuple kurde (YPG) en Syrie. Affirmant avoir tué une centaine de combattants de Daesh, elle confiait non sans défiance au magazine Vice en 2016 : «Les combattants de l'EI sont faciles à tuer.»
Ses faits d'armes lui valent aujourd'hui d'être recherchée par l'organisation terroriste. Elle affirme que Daesh a mis sa tête à prix pour un million de dollars et souhaiterait la capturer pour en faire une esclave sexuelle.
Si elle n'est pas surprise d'être une ennemie intime de l'organisation terroriste, elle avoue en revanche ne pas comprendre la position de son propre gouvernement qui la considère comme une terroriste.
En effet, en 2015, profitant d'une permission, Joanna Palani est rentrée au Danemark pour rendre visite à sa famille. Mais en revenant dans son pays, elle a écopé d’une interdiction de quitter le territoire, le pays ne permettant pas à ses ressortissant d'aller combattre en Syrie.
Fidèle à ses principes, la jeune femme n'en a pas tenu compte, elle est repartie au front en juin 2016. A son retour, elle a été placée en détention préventive et son passeport lui a été retiré. Libérée en décembre, elle risque une condamnation : «Ceux pour qui j'ai risqué ma vie, sont aujourd'hui en train de me voler ma liberté», a t-elle confié au Daily Mail. Désabusée, elle a ajouté qu'elle ne s'attendait pas «à tout perdre» pour avoir combattu pour «notre sécurité et notre liberté à tous».
«Comment puis-je être une menace pour mon pays en étant un soldat dans une armée officielle que le Danemark entraîne et soutient directement dans la bataille contre l'EI ?», s'est-elle demandée, perplexe.
«Je suis désolée d'avoir enfreint les lois mais je n'avais pas le choix. Je ne veux pas que l'EI traite les Européens comme ils l'ont fait avec les Kurdes», a conclu la jeune femme.
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