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«Qu'ils se pendent à un bananier» : le message haut en couleur du Zimbabwe à l'ambassade américaine

Le porte-parole du président Robert Mugabe a usé de termes fleuris pour vitupérer contre l'ambassade des Etats-Unis. Celle-ci avait exprimé, publiquement, de vives critiques sur l'état des droits de l'Homme dans le pays.

«Il pense qu'il peut nous diriger», s'est indigné le porte-parole de la présidence du Zimbabwe, George Charamba, en faisant référence à l'ambassadeur américain Harry K. Thomas Jr, qu'il accuse d'ingérence dans les affaires zimbabwéennes. «[Les diplomates américains] peuvent aller se pendre a un bananier», a poursuivi le haut responsable du pays d'Afrique australe, selon le journal public zimbabwéen Herald du 7 février.

Ces propos singuliers font écho aux récentes déclarations de l'ambassade américaine à Harare, au sujet de la «détérioration continue» du respect des droits de l'Homme au Zimbabwe. «Le gouvernement américain croit sans équivoque au droit fondamental à la liberté d'expression et appelle le gouvernement du Zimbabwe à respecter, pour tous ses citoyens, les droits élémentaires inscrits dans la Constitution», avait déclaré dans un communiqué l'ambassade, le 6 février.

La semaine précédente, Evan Mawarire, un pasteur zimbabwéen, avait lancé sur les réseaux sociaux un mouvement de contestation du président Robert Mugabe, qui était parvenu à déclencher d'importantes manifestations et grèves, paralysant ainsi plusieurs villes. Le pasteur et opposant politique a été accusé de subvertir le gouvernement – ce qui pourrait lui coûter jusqu'à 20 ans de prison, a indiqué son avocat au magazine Time.

Un autre pasteur, Patrick Mugadza, est détenu depuis le 19 janvier, pour avoir déclaré que Robert Mugabe allait mourir en octobre.

Le pic de tensions entre Washington et Harare, dont témoignent les déclarations du porte-parole du président Mugabe, survient quatre mois après la levée des sanctions américaines contre le Zimbabwe, décidée en octobre 2016 par l'administration Obama. Les Etats-Unis avaient pris des sanctions en 2003 contre 98 ressortissants du pays et 68 entités, en réponse aux «actions et politiques sapant les institutions et le processus démocratique» auxquelles ils auraient été liés.

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