L'association humanitaire Human Right Watch publie ce 7 février un rapport alarmant sur la situation en Birmanie, où l'armée est accusée de se livrer à des «attaques démentielles» s'apparentant à un «nettoyage ethnique» contre les Rohingyas, minorité musulmane vivant dans le sud-ouest du pays. Plus de 70 000 individus ont déjà dû fuir vers le Bangladesh pour échapper aux persécutions.
Selon Human Right Watch, les forces armées auraient perpétré de très nombreux viols en réunion de femmes et d'enfants parfois âgés de 13 ans, dans le district de Maungdaw, en majorité peuplé par la minorité Rohingya.
Dans au moins neuf villages, les femmes et les filles auraient été enlevées et violées, la plupart du temps sous la menace d'armes à feu. De nombreuses survivantes ont témoigné des violences subies et du caractère clairement ethnique des attaques.
Trois jours plus tôt, un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCNUDH) affirmait que des enfants et des nourrissons avaient été massacrés à l'aide de couteaux, pendant que leurs mères étaient violées. Le rapport précisait que plus de la moitié de la centaine de femmes interrogées sur le terrain racontaient avoir été violées par les soldats de l'armée birmane.
Le gouvernement birman a déjà rejeté à plusieurs reprises les accusations de persécutions contre les Rohingyas, avançant l'argument selon lequel elles résulteraient d'une entreprise de «propagande».
Depuis la transition démocratique entamée en 2012 après la chute de la jungle militaire et le retour au pouvoir du parti d'Aung San Suu Kyi, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le silence de la dirigeante birmane a suscité de très vives critiques. Le 29 décembre 2016, onze lauréats du prix Nobel de la paix ont adressé une lettre ouverte aux Nations unies afin d'exiger l'arrêt du «nettoyage ethnique et des crimes contre l'humanité» commis dans le pays, exprimant leur «frustration» contre Aung San Suu Kyi, et en mettant en avant sa «responsabilité».
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