L'Iran va agir de manière réciproque à la décision des Etats-Unis de lui imposer de nouvelles sanctions et visera «des individus et des entreprises américaines» soutenant des groupes «terroristes», a annoncé le ministère iranien des Affaires étangères dans la soirée du 3 février.
«La République islamique d'Iran, en réponse à la nouvelle démarche des Etats-Unis et, comme action réciproque, va imposer des limitations légales à certains individus et entreprises américaines ayant eu un rôle dans la création et le soutien de groupes extrémistes terroristes dans la région», indique un communiqué du ministère. Les noms de ces personnes et entreprises américaines seront annoncés ultérieurement, ajoute-t-il.
«Le développement et les capacités de missiles seulement destinés à des objectifs défensifs et portant des armes conventionnelles (...) est le droit du peuple d'Iran conformément au droit international et la charte de l'ONU», indique le communiqué. «Toute intervention extérieure à cet égard est une violation (...) du droit international».
Les nouvelles mesures américaines visent 25 personnes et entités soupçonnées notamment d'avoir apporté un soutien logistique ou matériel au programme de missiles de Téhéran, détaille dans un communiqué le département du Trésor américain, affirmant que ces sanctions ne violent pas l'accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015.
Plus tôt vendredi, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif avait indiqué que son pays n'était pas impressionné par les menaces, mais qu'il "ne déclencherait jamais une guerre".
Ces remarques du chef de la diplomatie iranienne semblaient répondre à un autre tweet du président Trump affirmant: «L'Iran joue avec le feu - ils ne se rendent pas compte de combien le président Obama était "gentil" avec eux. Pas moi!».
Le président américain avait déjà affirmé jeudi à la presse que rien n'était exclu, à propos d'une éventuelle action militaire contre l'Iran.
Téhéran avait auparavant dénoncé des menaces «sans fondement, répétitives et provocatrices», après la mise en garde de l'administration américaine sur le rôle «déstabilisateur» de l'Iran à la suite d'un test de missile balistique le 29 janvier
L'Iran avait déjà fait jouer la réciprocité à la suite du décret de Trump interdisant l'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane, dont l'Iran, et à tous les réfugiés.
Les tensions entre Téhéran et Washington, qui ont rompu leurs relations diplomatiques en 1980 au lendemain de la révolution islamique de 1979, se sont brutalement accentuées après l'investiture le 20 janvier de Donald Trump.