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Un conseiller de Trump compare l'euro à un «Deutsche Mark dissimulé» : l'Allemagne nie

Estimant que l'Allemagne «exploite ses partenaires européens et les Etats-Unis», le chef du Conseil national du commerce a provoqué un renchérissement de la monnaie unique par rapport au dollar. Berlin a démenti être en mesure d'influencer la BCE.

L'Allemagne a tenu à faire savoir qu'elle «ne pouvait pas influencer le taux de l'euro» par un communiqué de la Chancellerie, précisant que Berlin respectait «l'indépendance de la Banque centrale européenne». C'est ainsi qu'Angela Merkel a réagi à la déclaration de Peter Navarro, chef du Conseil national du commerce des Etats-Unis, qui avait accusé l'Allemagne d'avoir recours à «un euro très largement sous-évalué» dans une interview donnée au Financial Times.

«L'Allemagne exploite ses partenaires européens et les Etats-Unis avec un Deutsche Mark dissimulé», a-t-il affirmé, formulant ainsi une critique assez frontale contre la politique monétaire européenne. Le choc sur les marchés a été immédiat. L'euro, qui était déjà en hausse face au dollar ces derniers jours, a aussitôt fait un bond après la parution de l'article. Vers midi, la devise européenne valait 1,0763 dollar, alors qu'il s'était établi autour de 1,0710 avant ces déclarations. 

«Le déséquilibre commercial structurel que l'Allemagne entretient avec le reste de l'Union européenne et les Etats-Unis souligne l'hétérogénéité économique au sein de l'UE», a ajouté Peter Navarro. En maintenant l'euro à un taux faible, favorable aux exportations, l'Allemagne jouerait donc un jeu dont elle serait la seule bénéficiaire, alors que les autres pays membres de la zone euro peinent à s'imposer face à la concurrence allemande.

L'Allemagne, très régulièrement critiquée comme étant le seul Etat à réellement profiter de la monnaie unique, fait l'objet de critiques récurrentes de la part de l'équipe de Donald Trump. Ce dernier a récemment considéré que la politique migratoire d'Angela Merkel était «une erreur».