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Trump révoque le procureur général intérimaire après ses critiques du décret anti-immigration

Donald Trump a remplacé le procureur général intérimaire Sally Yates par Dana Boente, ancien procureur du District Est de l’Etat de Virginie. Quelques heures avant, Sally Yates avait contesté la légalité et la moralité du décret anti-immigration.

Avec Donald Trump, le jeu des chaises musicales se poursuit. Le secrétaire de presse de la Maison Blanche, Sean Spicer, a ainsi annoncé que le procureur général intérimaire Sally Yates avait été relevée de ses fonctions. Le 45e président américain la remplace par l’ancien procureur du District Est de l’Etat de Virginie, Dana Boente.

«Sally Yates a trahi le département de la Justice en réfusant d'appliquer un ordre légal destiné à protéger les citoyens des Etats-Unis», lit-on dans le communiqué de la Maison Blanche.

Quelques heures avant sa révocation, Sally Yates avait mis en doute dans une note interne la légalité et la moralité du décret qui interdit temporairement l'entrée aux Etats-Unis des ressortissants de sept pays à majorité musulmane et aux réfugiés.

«Ma responsabilité est d'assurer que la position du ministère est non seulement légalement défendable mais est également le fruit de notre bonne interprétation de ce qu'est la loi, après avoir pris en considération tous les faits», avait-elle déclaré.

«Par conséquent, pendant toute la période où je suis ministre par intérim de la Justice, le ministère de la Justice ne présentera pas d'arguments pour défendre le décret présidentiel, sauf si je finis par être convaincue qu'il est approprié d'agir ainsi», avait-elle conclu.

La Maison Blanche a réagi en expliquant que ces propos étaient révélateurs de la «faiblesse» de Sally Yates sur les questions liées aux frontières et à l’immigration illégale.

Ce poste sera donc occupé par Dana Boente, en attendant la confirmation par le Sénat de la nomination du sénateur Jeff Sessions. 

L’administration Trump a précisé aux journalistes que Boente pourra même décider de la surveillance électronique de toute personne résidant aux Etats-Unis, et ce sans ordre de justice. C’est la loi sur la surveillance et les renseignements étrangers (FISA) qui donne au Procureur général de tels droits. S’il s’en sert, il s’agira d’une situation inédite car auparavant tous les procureurs généraux et procureurs généreux adjoints qui avaient le droit d’apposer leur signature sur de tels documents étaient approuvés par le Sénat.

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