C’est le dernier épisode de la tourmente médiatique et diplomatique déclenché par Donald Trump après la signature le 25 janvier d’un décret ordonnant la construction d’un mur à la frontière avec le Mexique.
Cette fois, ce n’est pas le nouveau locataire de la Maison Blanche qui est directement visé mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Le 28 janvier, il avait tweeté : «Le Président Trump a raison. J’ai construit un mur le long de la frontière sud israélienne. Il a stoppé l’immigration illégale. Un grand succès. Une très bonne idée.» Le tout accompagné de deux drapeaux israélien et américain.
Des célébrités mexicaines juives expriment leur mécontentement
Cette référence au mur de métal érigé par l’Etat hébreu le long de sa frontière avec l’Egypte n’a pas du tout plu aux autorités mexicaines. Le 30 janvier, le ministre des Affaires étrangères local, Luis Videgaraya, s’est confié à la chaîne Televisa et a clairement dit attendre une «clarification» à propos du commentaire de Benjamin Netanyahou. «Je pense que dans ce cas, des excuses seraient appropriées», a-t-il ajouté.
Avant lui, son ministère avait publié un communiqué afin d’exprimer son «étonnement», son «rejet» et sa «déception». «Le Mexique est un pays ami d’Israël et devrait être traité en tant que tel par son Premier ministre», pouvait-on notamment lire dans le texte.
Mais le sommet de l’Etat mexicain n’est pas le seul à demander des comptes. Plusieurs organisations juives locales incluant la Communauté juive à Mexico ont publié un communiqué commun «rejetant avec force» la position du chef du gouvernement israélien.
De grandes figures mexicaines de religion juive ont également vivement critiqué Benjamin Netanyahou. C’est le cas de Léon Krauze, un célèbre écrivain qui a twitté : «En tant que juif mexicain, petit-fils d’immigrés, j’ai honte de ce tweet.»
Critiqué dans son propre pays
Au sein même de son gouvernement, Benjamin Netanyahou doit faire face aux attaques. Selon The Guardian, plusieurs médias israéliens ont rapporté que Arye Dery, ministre de l’Intérieur et fondateur du parti religieux Shas, a demandé au chef du gouvernement de s’excuser.
«Ce que vous avez fait a créé du désordre, autant avec le gouvernement mexicain qu’avec la communauté juive là-bas», aurait lancé Arye Dery à Benjamin Netanyahou selon Haaretz. «Des juifs de Mexico ont même violé Shabbat pour rédiger des pétitions contre vous», aurait-il ajouté toujours d’après le quotidien israélien.
Selon les estimations du Guardian, environ 50 000 juifs vivraient au Mexique dont les trois-quarts dans la capitale. A travers l’Amérique latine, ils seraient environ un demi million avec des communautés d’importance en Argentine et au Brésil.