La concurrence de Daesh ne plaît pas aux talibans afghans

La concurrence de Daesh ne plaît pas aux talibans afghans © public domain flickr
Des talibans afghans
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Les rebelles talibans d'Afghanistan ont contacté aujourd'hui l'Etat islamique (EI) pour le mettre en garde contre toute tentative d'implantation dans leur pays. Le tout sur fond d'accrochages entre les deux groupes djihadistes à l'Est.

La concurrence touche décidément tout le monde. Alors que Daesh connaît une progression fulgurante depuis plusieurs mois et qu'il étend de plus en plus son territoire, une autre organisation djihadiste, celle des talibans afghans, semble aujourd'hui redouter que ses combattants ne soient débauchés par l'EI. Outrée, elle vient de manifester son désaccord. 

Pour les talibans, hors de question que l'EI s'approprie leur territoire

Ainsi, dans une lettre adressée directement à l'Irakien Abou Bakr al-Baghdadi, leader de Daesh, le bras droit du chef des rebelles afghans, le mollah Akthar Mohammed Mansour a revendiqué une «paternité de la résistance» aux forces occidentales en annonçant que la seule organisation légitime pour lutter contre «les Américains et leurs alliés» était «celle des talibans du Mollah Omar» et nulle autre. 

La concurrence de Daesh ne plaît pas aux talibans afghans © capture d'écran
La lettre du mollah Mansour au chef de l'EI

Visiblement soucieux de garder son prestige, le mollah Mansour, qui fut ministre sous le régime des talibans à Kaboul de 1996 à 2001, a expliqué à son concurrent que si Daesh se mettait à prendre des décisions à distance sans le consulter, il perdrait le soutien «des érudits, des moudjahidines et des sympathisants». «Que Dieu nous en préserve» a-t-il souligné en dari, pachtoune, ourdou (les deux langues offcielles d'Afghanistan et celle parlée au Pakistan) et en arabe.

Akthar Mohammed Mansour a ajouté, menaçant, que l'Emirat islamique d'Afghanistan [le nom que se donnent les talibans, NDLR] serait forcé de réagir «afin de défendre ses acquis». Il n'a toutefois pas précisé de quelle manière. 

Il faut savoir que les extrémistes sunnites de l'EI ont plusieurs fois affirmé leur volonté d'étendre leur califat autoproclamé au-delà de l'Irak et de la Syrie, dont ils contrôlent déjà de vastes territoires, tandis que les talibans, chassés du pouvoir en 2001, continuent leur lutte contre l'Occident sans aucun projet expansionniste. Ils limitent simplement leurs attaques à l'Afghanistan où ils visent des cibles «étrangères» ou le gouvernement, l'armée et la police afghans. 

La crainte du mollah Mansour de voir ses hommes passer chez la concurrence semble même justifiée : ces derniers mois, plusieurs groupes de rebelles afghans s'étaient déjà réclamés de l'EI, bien que Daesh n'ait jamais formellement reconnu une quelconque implantation dans le pays.

Le mois dernier, le général américain John Campbell, patron de la mission de l'OTAN en Afghanistan, jugeait que l'EI «recrut[ait] en Afghanistan», sans toutefois y avoir de capacités opérationnelles. 

L'EI recrute, certains le rejoignent, d'autres hésitent encore

Dans cette bataille idéologico-médiatique, de plus en plus d'extrémistes islamistes abandonnent les rang d'Al-Qaïda - autrefois principale organisation terroriste djihadiste - et se tournent progressivement vers Daesh. En mars dernier par exemple, le chef du groupe islamiste nigérian Boko Haram, Abubakar Shekau a annoncé dans un enregistrement audio de 8 minutes diffusé sur twitter, l'allégeance du son organisation à Daesh.

Certains semblent encore hésiter. C'est le cas des Shebabs somaliens responsables du massacre en avril dernier de 148 étudiants dans l'université de Garissa au Kenya. Le Premier ministre somalien Omar Abdirashid Ali Sharmarke a récemment expliqué à l'AFP qu'aussi bien Daesh qu'Al-Qaïda appellaient les Shebabs à les rejoindre mais que ces derniers n'avaient pas encore fait leur choix. 

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