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Autriche : environ la moitié des réfugiés considèrent que la religion est au-dessus de la loi

Une étude publiée le 27 janvier par l’Académie des sciences autrichienne nous informe que près de la moitié des réfugiés présents dans le pays pensent que les lois religieuses sont plus importantes que celles de la nation dans laquelle ils vivent.

Encore des chiffres qui risquent de faire polémique. L’Académie des sciences autrichienne a réalisé une étude auprès de 900 migrants résidant dans le pays. Et les réponses qu’elle a obtenues pourraient en surprendre plus d’un. 40% des individus interrogés considèrent que les lois séculaires qui régissent leur foi l'emportent sur celles du pays dans lequel ils vivent.

Ils sont environ le même nombre à penser que les Occidentaux ont des styles de vie trop libéraux et qu'ils jouissent de trop de libertés.

Des leçons de natation séparées pour les filles et les garçons

Certains vont même plus loin. Ils sont ainsi un sur cinq à penser que les femmes ne devraient pas être autorisées à travailler. Heureusement pour la gent féminine autrichienne, d’autres enseignements de cette étude commandée par le ministère des Affaires étrangères sont moins radicaux. Quatre réfugiés sur cinq sont d’accord pour dire que les hommes et les femmes sont égaux mais pensent cependant que les musulmanes devraient couvrir leurs visages et leurs corps dans les rues autrichiennes.

37% des réfugiés interrogés désirent des cours de sport et des leçons de natation séparés pour les garçons et les filles. 61% d’entre eux se considèrent comme religieux, cependant seuls trois sur dix pratiquent les cinq prières quotidiennes requises par le Coran.

83% se disent tout à fait prêt à cohabiter pacifiquement avec les autres religions mais presque la moitié affirment néanmoins que l’islam est supérieur.

90 000 demandes d’asile rien qu’en 2015

Le chef de la diplomatie autrichienne Sebastian Kurz a déclaré que les résultats de l’enquête rappellent que l'intégration des populations immigrées reste un «défi majeur». «Les réfugiés n’ont pas encore assimilé bien des valeurs», a-t-il souligné.

«S’il existe des violations de nos lois et de nos valeurs, nous ne réagirons pas avec une tolérance exagérée mais montrerons fermement qu’il n’est pas question de transiger avec ces dernières», a-t-il affirmé.

Le gouvernement autrichien propose une série de mesures censées accélérer cette intégration. Parmi elles on trouve des emplois obligatoires payés 1 euro de l’heure, une interdiction des vêtements qui dissimulent le visage telle que la burqa et la prohibition de certains projets de distribution du Coran.

Cependant, le gouvernement a reconnu que plusieurs de ces propositions devaient encore être discutées avec ses partenaires sociaux-démocrates au sein de la coalition au pouvoir. Ces derniers ne veulent toujours pas entendre parler d’une interdiction de la burqa et des emplois obligatoires.

L’Autriche a connu un afflux de migrants ces dernières années. La plupart sont arrivés en 2015 et au début de 2016, après être passés par la Turquie et les Balkans. Environ 90 000 demandes d’asile ont été déposées dans le pays en 2015.