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«L’inactivité de l’ONU est inacceptable», tonne Lavrov en parlant avec l’opposition syrienne

Lors de sa rencontre avec l'opposition syrienne à Moscou, le chef de la diplomatie russe a dénoncé le manque d’activité de l’ONU dans les négociations concernant la Syrie, évoquant le projet russe de Constitution syrienne.

«Nous sommes convaincus que l’inactivité de nos collègues à l’ONU qui n’ont pas mené un cycle de négociations depuis avril dernier est inacceptable», a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d’une rencontre avec l’opposition syrienne à Moscou.

Le chef de la diplomatie russe a exprimé l'espoir que l’ONU ne reportera pas le prochain cycle de négociations sur la Syrie. «Il est temps d’arrêter de tourner autour du pot lors de ces négociations et se concentrer sur l’examen de questions concrètes», a ajouté le ministre russe.

Le projet russe de Constitution syrienne est «un terrain d’entente» pour le gouvernement et l’opposition

Lors des négociations avec l’opposition syrienne, Sergueï Lavrov a évoqué également le projet russe de Constitution pour la Syrie qui, selon lui, a essayé de «réunir et trouver un terrain d’entente dans les approches exprimées par les représentants du gouvernement [syrien] et de l’opposition au cours de ces derniers années». Le chef de la diplomatie russe a souligné que Moscou ne voulait pas imposer son projet de Constitution à la Syrie et qu'il s’agissait de propositions visant à stimuler les discussions à ce sujet lors des négociations à Genève.

L’un des opposants syriens avait comparé le projet russe à la Constitution irakienne imposée à Bagdad par l'Administrateur provisoire de la coalition en Irak. Mais Sergueï Lavrov a relevé que les deux cas n'étaient pas comparables.

«Le représentant des Etats-Unis Paul Bremer était en fait un gouverneur-général dans ce pays occupé… En Irak, ce sont des envahisseurs qui ont écrit la Constitution et l’ont imposée au peuple irakien comme un texte sans compromis», a-t-il encore fait remarquer. «Nous sommes sûrs depuis cinq ans que si l’on ne met pas de propositions concrètes sur la table, nous ne pourrons jamais entamer de travail concret», a ajouté Sergueï Lavrov.

L’opposition syrienne a de son côté confirmé avoir reçu «les propositions russes sur la Constitution syrienne» faites lors des négociations sur la Syrie parrainées par la Russie, la Turquie et l’Iran à Astana, au Kazakhstan. Les pourparlers qui se sont déroulés les 23 et 24 janvier ont réuni des délégations du gouvernement et de l’opposition syriennes.

Le président russe Vladimir Poutine avait exprimé l'espoir que les pourparlers d’Astana puissent servir de «bonne base» pour les efforts de réconciliation à Genève. Il s’était aussi félicité aussi du fait que les participants des pourparlers au Kazakhstan avaient reconnu que la crise syrienne ne pouvait pas être résolue par des moyens militaires.