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Un leader de l’opposition bahreïnie condamné à quatre ans de prison

Ali Salman, la figure de proue de l’opposition à Bahreïn, a été condamné à quatre ans de prison pour «incitation à la désobéissance», a annoncé son parti, le Wefaq, sur son compte Twitter.

«Le régime pousse la crise dans le pays plus loin en condamnant le leader de l’opposition à quatre ans en prison», peut-on lire dans le message du Wefaq.

Ali Salman, religieux chiite et secrétaire général du parti Wefaq depuis 2006, a été jugé coupable d’insulte à une institution officielle, ainsi que d’atteinte à la monarchie et tentative de renverser le système politique du pays.

L’homme politique avait été arrêté pour ces chefs d’accusation le 28 décembre, suscitant aussitôt la condamnation des Etats-Unis et de l’Iran, ainsi que des groupes d’activistes de protection des droits de l’homme. Un vaste mouvement de manifestations populaires à travers le royaume sous le slogan «Free Sheihk Ali» («Libérez le Sheikh Ali») avait ensuite déferlé sur le pays.

Le royaume de Bahreïn est en proie à des troubles entre le pouvoir et le mouvement conduit par les chiites qui demande l’instauration d’une monarchie constitutionnelle et d’un gouvernement plus représentatif. Malgré le fait que le gouvernement a pu réprimer efficacement les manifestations avec le soutien de l’Arabie saoudite, des affrontements, encore maintenant, éclatent quasiment chaque jour entre des militants chiites et les forces de l’ordre.

Au moins 89 personnes ont été tuées lors d’affrontements avec les forces de sécurité depuis 2011, alors que des centaines d’opposants ont été arrêtés et jugés par un tribunal.

Sayed Yousef Al-Muhafda du Centre des droits de l’homme de Bahreïn a dit à RT qu’aucun changement ne surviendrait dans le royaume si la famille régnante continuait à réprimer l’opposition.

« Le gouvernement ne veut aucun dialogue. Au cours des deux ou trois dernières années ils ne font que mentir à la communauté internationale en prétendant qu’il y a du progrès, qu’il y a un dialogue, mais ce n’est pas la réalité. Les gens qui devraient participer à ce dialogue sont en prison maintenant », a dit Al-Muhafda.