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«Nous n'aurions pas dû aller en Irak» : les propos chocs de Donald Trump à la télévision américaine

Dans un long entretien accordé à la chaîne ABC, le président américain est revenu sur plusieurs mesures phares de son programme, comme la construction du mur à la frontière avec le Mexique, ou des sujets polémiques comme l'utilisation de la torture.

Lors de son entretien diffusé sur la chaîne de télévision américaine ABC, Donald Trump a défendu la mise en place du gel de l'entrée de ressortissants de certains pays musulmans sur le territoire américain, affirmant qu'il fallait agir dans un monde devenu «un foutoir complet».

«Ce n'est pas une interdiction contre les musulmans mais cela concerne des pays qui ont beaucoup de terrorisme», a ajouté le nouveau président des Etats-Unis.

«Je ne veux pas de terrorisme dans ce pays», a-t-il ajouté, refusant de donner la liste des pays qui seraient visés par ces mesures, mais réaffirmant sa conviction que l'Europe avait fait «une énorme erreur et autorisant des millions de personnes à se rendre en Allemagne et dans d'autres pays».

Selon un décret intitulé «Protéger la nation d'attaques terroristes par des étrangers», l'administration s'apprête à suspendre pour un mois l'arrivée sur le sol américain de ressortissants de sept pays musulmans (Irak, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen).

Le nouveau président américain ne craint-il pas que ces décisions ne génèrent davantage de colère dans le monde musulman ? 

«Colère ? Il y a déjà plein de colère. Comment pourrait-il y en avoir plus ?», a-t-il répondu. 

«Le monde est un un foutoir [...] Le monde est en colère», a-t-il affirmé. «Nous n'aurions pas dû aller en Irak. Nous n'aurions pas dû nous en retirer de la façon dont nous l'avons fait. Le monde est un foutoir complet», a-t-il poursuivi.

«Le Mexique paiera pour le mur, même si le montage est compliqué»

Donald Trump a une nouvelle fois assuré que le financement du mur, qui doit être construit dans les mois qui viennent à la frontière avec le Mexique pour lutter contre l'immigration illégale, serait, in fine, assuré Mexico. 

Le président mexicain a garanti qu'il ne paierait pas ? «Il est obligé de dire cela», a-t-il répondu avant de poursuivre : «Mais moi je vous le dis : il y aura un paiement, même si le montage sera peut-être compliqué.»

Début janvier, le président du Mexique, Enrique Pena Nieto avait déclaré : «Il est évident que nous avons quelques divergences avec le prochain gouvernement des Etats-Unis, comme au sujet du mur que, bien entendu, le Mexique ne paiera pas.»

Simulations de noyade : «Il faut combattre le mal par le mal»

Le président américain Donald Trump est convaincu que la simulation de noyade est efficace pour interroger des prisonniers, mais s'en remet aux responsables du Pentagone et de la CIA sur l'opportunité de la rétablir dans leur techniques d'interrogatoire, a-t-il indiqué.

«Je m'en remets [au chef de la CIA] Mike Pompeo et [au ministre de la Défense] James Mattis et à mon équipe», a expliqué le président américain. «S'ils n'en veulent pas, ça me va. S'ils la veulent, alors je travaillerai à cela. Je veux faire tout ce qui est possible, en restant dans les frontières de la légalité», a-t-il ajouté.

«Quand l'Etat islamique fait des choses que personne n'a faites depuis le moyen-âge, est-ce que je peux m'opposer à la simulation de noyade ? Il faut combattre le mal par le mal», a estimé le 45e président américain.

Le secrétaire américain à la Défense, le général James Mattis, n'est pas favorable aux pratiques d'«interrogatoires renforcés» comme la simulation de noyade, croyant davantage en la mise en confiance des prisonniers pour obtenir des informations.

Mike Pompeo, le directeur de la CIA, s'est jusqu'à maintenant gardé de prendre position sur la question du rétablissement de la simulation de noyade, même s'il a défendu bec et ongles la CIA sur ces pratiques lorsqu'il était sénateur et membre de la commission du renseignement. 

La simulation de noyade, méthode assimilée à un acte de torture, a été pratiquée par la CIA dans ses prisons secrètes contre les suspects de terrorisme sous la présidence de George W. Bush (2001-2009). 

Elle a été interdite par le président Barack Obama, mais Donald Trump s'est déclaré favorable à son rétablissement lors de la campagne électorale.

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