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Autriche : un ministre veut des bracelets électroniques pour les personnes suspectées de terrorisme

Le ministre de la Défense autrichien souhaite une surveillance accrue des personnes considérées comme une «menace potentielle». La mesure pourrait contrevenir à la Charte des droits fondamentaux européens.

«Poser des bracelets électroniques sur les personnes qui posent une menace potentielle est certainement une mesure à considérer», a soutenu Hans Peter Doskozil, le ministre de la Défense autrichien, lors d'une intervention à la radio O1 le 24 janvier.

«Je pense qu'il est approprié qu'elles soient surveillées, que les autorités sachent ce qu'elles font et qui elles rencontrent», a poursuivi le politicien du parti social démocrate (SPO), avant de conclure sur un ton ferme : «Dans le domaine de la sécurité, il ne peut y avoir de compromis.»

Les bracelets électroniques ne peuvent pour l'instant être utilisés que lorsqu'une personne a été condamnée, la coalition de centre gauche au pouvoir envisage donc de faire passer une nouvelle loi pour pouvoir appliquer la mesure. 

Le problème principal auquel elle fait face est de prouver qu'une personne est une menace alors qu'elle n'a encore commis aucun méfait. D'importants responsables dans le domaine de la justice estiment qu'un tel contrôle contrevient à la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne – qui vise à protéger les Droits de l'Homme et les libertés fondamentales – et pourrait donc être contesté devant une juridiction européenne.

Selon un des principaux quotidiens autrichiens, Krone, il y a actuellement un peu moins de 300 personnes suspectées de terrorisme dans le pays. Un tiers d'entre elles sont revenues de Syrie et d'Irak, où elles pourraient avoir combattu aux côtés de groupes djihadistes comme l'Etat islamique.

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