«Les politiques d'Angela Merkel et de Wolfgang Schaeuble ont sans aucun doute contribué aux profondes crises que traverse l'Union européenne depuis 2008 ainsi qu'à l'isolement d'un gouvernement allemand dominateur.» A quelques mois des élections législatives, Sigmar Gabriel, qui dirige le parti social démocrate (SPD), a ouvert les hostilités contre la chancelière allemande. Il ne s'est pas arrêté en si bon chemin, affirmant que «son insistance et son intransigeance sur l'austérité» ont favorisé un chômage élevé à l'extérieur de l'Allemagne.
Il tient donc Angela Merkel pour responsable du renforcement des partis populistes anti-européens et même plus largement, de l'endommagement «de la démocratie, et d'un climat favorable à l'investissement».
«La poursuite des politiques actuelles se fait au prix d'une croissance durable», a encore asséné Sigmar Gabriel, avant d'avertir : «C'est également dangereux pour l'Allemagne.»
Martin Schulz affrontera Angela Merkel lors des législatives
Après son discours ultra offensif, le chef du SPD a renoncé à s'opposer à la chancelière Angela Merkel lors des élections législatives de septembre – en raison de son impopularité – et a proposé à sa place l'ex-président du parlement européen Martin Schulz.
«Si je me présentais, j'échouerais et avec moi le SPD», a t-il concédé.
En décembre, peu après avoir annoncé qu'il renonçait au perchoir européen pour se présenter aux législatives en Allemagne, Martin Schulz recueillait 57% d'opinions favorables, soit autant que la chancelière allemande. Depuis que le Parlement européen est élu au suffrage universel, en 1979, il est le seul à l'avoir présidé pendant une période aussi longue : presque cinq ans.
Alors qu'Angela Merkel brigue un quatrième mandat à la tête de l'Allemagne, Martin Schulz présente une absence totale d'expérience politique a l'échelle nationale.