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Nigéria : les femmes kamikazes de Boko Haram utilisent des enfants pour ne pas être repérées

Dans les deux derniers attentats de Boko Haram au Nigéria, des femmes kamikazes ont utilisé des enfants afin de se faire passer pour de banales civiles. Les autorités du pays sonnent l’alarme face à cette inquiétante pratique.

Les terroristes du groupe Boko Haram, connu pour son utilisation de femmes et de jeunes filles comme kamikazes, ne rechignent pas à impliquer de jeunes enfants dans leurs attentats, ont confié les autorités nigérianes à la BBC. Des femmes avec des enfants dans les bras n’éveillent pas les soupçons et elles peuvent passer les points de sécurité.

Il y a peu, le pays a en effet dû faire face à une série d’attentats impliquant des enfants. Ainsi, le 16 janvier, au moins quatre personnes ont été tuées dans une attaque durant laquelle une jeune fille accompagnée d'un jeune enfant a fait exploser une veste explosive sur un campus universitaire dans la province de Borno.

Le 13 janvier, un attentat similaire a eu lieu à Madagali, ville de l’Etat d’Adamawa, dans l'est du pays. Des quatre femmes kamikazes qui pénétraient dans la ville, deux d’entre elles ont été repérées et arrêtées à un poste de contrôle, mais les deux autres ont été prises pour des civiles parce qu’elles portaient des enfants sur leurs dos. Elles ont pu entrer dans la ville et s'y faire exploser, faisant quatre morts.

Les autorités nigérianes qualifient l’utilisation d’enfants dans des attentats de «tendance dangereuse». Ces derniers mois, les terroristes de Boko Haram effectuent de plus en plus d’attentats dans le nord-est du Nigéria. Le pays lutte depuis huit ans contre l’organisation terroriste, qui a prêté allégeance à Daesh en 2015. Environ 15 000 personnes ont été tuées et deux millions d’autres ont été déplacées dans ce conflit.

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