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A peine à la Maison Blanche, Donald Trump fait feu de tout bois

Le 45e président des Etats-Unis n’a pas perdu de temps. Fidèle à ses promesses de campagne, il a commencé à s’attaquer aux dépenses de l’Etat, à l’avortement et au libre-échange. Retour sur une journée très mouvementée à la Maison Blanche.

Donald Trump est un personnage très clivant. On l’aime ou on le déteste. Le 23 janvier, à peine trois jours après son investiture en tant que président des Etats-Unis, il a réussi à s’attirer les foudres des libéraux et des organisations féministes tout en récoltant les louanges de ses supporteurs. Et pour cause, le nouveau locataire de la Maison Blanche a pris des décisions de grande importance fidèles à ses promesses de campagne. Que ce soit concernant l’avortement, la politique d’embauche au niveau fédéral ou le partenariat transpacifique (TPP), la patte Trump se fait déjà sentir. 

Donald Trump enterre le TPP ?

C’est la première grande décision de son mandat au niveau économique. Et elle était attendue. Le 23 janvier, le président américain a signé un décret ordonnant le retrait des Etats-Unis de l'Accord de partenariat transpacifique (TPP). Signé en février 2016 avec onze Etats, il avait été négocié durant de long mois sous l’administration de Barack Obama.

Le traité de libre-échange qui incluait les Etats-Unis, l'Australie, Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour, et le Vietnam, soit un ensemble représentant 40% de l'économie mondiale, pourrait bien exploser.

Comme l’avait rappelé Shinzo Abe, Premier ministre japonais, un TPP sans Washington «n'aurait pas de sens».

Durant sa campagne, Donald Trump n’avait cessé de fustiger ce traité. «Le TPP est un accord horrible», avait-il notamment déclaré assurant que ce dernier accélérerait les délocalisations.

«C'est symbolique [...] d'une nouvelle ère des politiques commerciales qui favorisera les travailleurs américains avant toute autre chose», a commenté devant la presse le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer.

Le candidat a été élu sur la promesse de ramener des emplois sur le sol américain et le nouveau président pourrait ne pas s'arrêter là. Il a promis le 22 janvier de renégocier l'accord de libre-échange Aléna alliant Etats-Unis, Mexique et Canada, et qu'il accuse de précipiter la désindustrialisation aux Etats-Unis.

Du côté des défenseurs du libre-échange, on s’inquiète déjà beaucoup. Le retrait américain «offre à la Chine l'opportunité de réécrire les règles économiques au détriment des travailleurs américains», a ainsi avancé le sénateur républicain John McCain dans un communiqué.

Trump s’attaque à l’avortement

La décision la plus polémique prise par Donald Trump le 23 janvier concerne sans doute l’avortement. Ce dernier a signé un décret interdisant le financement d'ONG internationales qui le soutiennent. 

Sans surprise, le milliardaire s’est attiré les critiques acerbes de plusieurs associations de défense de l’interruption volontaire de grossesse (IVG). «Les femmes les plus vulnérables dans le monde vont souffrir de cette politique, qui va saper des années d'efforts en faveur de la santé des femmes», a réagi Cecile Richards, la présidente de Planned Parenthood, le plus grand réseau de planning familial des Etats-Unis.

«Cela va provoquer des fermetures de cliniques dans le monde entier, avec pour corollaire une augmentation des grossesses non désirées et des avortements dangereux», a-t-elle averti en n’hésitant pas à appeler au «combat».

Le parlementaire démocrate Steny Hoyer a pour sa part fustigé les «priorités» de l’administration Trump : «Le fait que le gouvernement de M. Trump et les républicains du Congrès mettent à profit leur première semaine aux commandes de l'Etat pour s'attaquer à la santé des femmes en dit long sur leurs priorités.»

La position de Donald Trump sur l’avortement a été l’un des angles d’attaque favoris de ses détracteurs durant la campagne présidentielle. «Le président a très clairement dit qu'il était un président pro life. Il veut agir pour tous les Américains, y compris ceux qui ne sont pas encore nés», a justifié Sean Spicer.

Du côté des opposants à l’avortement, la décision de Donald Trump a été très favorablement accueillie. «Il s'agit d'une étape cruciale sur la voie pour rendre sa grandeur à l'Amérique», a jugé Tony Perkins, président de l'organisation conservatrice Family Research Council, en reprenant le slogan du milliardaire.

Gel des embauches au niveau fédéral, l’armée épargnée

Là encore, Donald Trump est fidèle à l’une de ses promesses de campagne. Il a signé un décret gelant les embauches au niveau fédéral dans une volonté de réduire le déficit de l’Etat.

Le président américain a ordonné lundi par décret le gel des embauches au niveau fédéral, sauf pour l'armée, qu'il avait dragué avec un certain succès durant la course à la présidence.

Le républicain avait fait du gel des embauches une grande promesse de campagne, tout en assurant que les secteurs de la santé, de la sécurité publique et l'armée seraient épargnés.

Ce gel «prend le contrepied de la progression spectaculaire du nombre d'employés fédéraux ces dernières années», a déclaré Sean Spicer.

Dans les détails, la décision de la nouvelle administration «empêche notamment de remplacer les postes vacants et de créer de nouveaux postes sauf quand ils sont nécessaires pour satisfaire aux responsabilités concernant la sécurité nationale ou publique» a précisé la nouvelle voix de Donald Trump.

Paul Ryan, le président républicain de la Chambre des représentants s’est montré enthousiaste : «Le président Trump ne perd pas de temps pour mettre en oeuvre ses promesses.» Avant d’ajouter : «Il a fait un premier pas déterminant vers le contrôle de la bureaucratie à Washington. Nous avons hâte de travailler avec le président pour renforcer ces actions et offrir des résultats au peuple.»