International

Les pays baltes sont prêts au repositionnement à long terme d’armes américaines sur leur territoire

Varsovie et Vilnius négocient avec Washington la présence permanente d’armes américaines sur leur sol. Les armes lourdes pourraient être stockées dans les pays Baltes, en Roumanie, en Bulgarie et peut-être en Hongrie.

Le ministère polonais de la Défense a tweeté lors de la visite de son responsable Tomasz Siemoniak que la décision finale serait prise dans les plus court délais.

Le ministre lithuanien de la Défense Juozas Olekas a lui aussi déclaré le 14 juin à Reuters que son pays se préparait à héberger des armes lourdes américaines sur son sol de manière permanente.

«Nous menons de tels pourparlers avec la partie américaine. C'était aussi l'objet de discussions avec le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter lors de ma visite à Washington le 19 mai», a-t-il précisé.

«Si la décision est prise, ce sera une très bonne chose pour notre sécurité», s’est félicité le ministre lituanien. «On pense qu’au moins une partie [des armes, Abrams et Bradleys] seront stationnés en Lituanie et nous sommes en train de préparer notre infrastructure militaire pour qu’on puisse l’utiliser pour le pré-positionnement. Nous sommes presque prêts», a-t-il poursuivi.

Selon les autorités, de telles possibilités sont discutées depuis longtemps. Le Pentagone a l’intention de baser de manières permanentes des armes lourdes, dont des chars, et cinq milles soldats supplémentaires.

«Nous œuvrons depuis déjà un certain temps en faveur d'une présence militaire américaine maximale en Pologne et sur tout le flanc Est de l'Otan. Les Etats-Unis préparent un paquet de mesures différentes. […] Il est relativement facile de transférer des troupes mais il serait bon d'avoir du matériel à proximité des zones en danger. On m'a assuré à Washington qu'une décision sera prise prochainement», a encore souligné Juozas Olekas.

Si l’administration lituanienne semble se réjouir de cette idée, de même que celle des autres pays baltes, les opinions ne sont pas unanimes sur cette question. L’analyste politique Tony Robinson a estimé dans une interview accordée à RT que l’opposition à cette présence militaire est passée «sous silence» dans les médias occidentaux pour justifier les actions et les restrictions américaines.

«Je suppose les Etats-Unis reviendraient avec plaisir à une situation de Guerre froide qui leur permettrait de justifier toute leur surveillance, leurs dépenses militaires et la restriction des droits», a-t-il précisé.

Une fois la présence permanente acceptée, les Etats-Unis entreposeront pour la première fois des armes lourdes dans les pays Baltes qui ont récemment adhéré à l’OTAN mais qui avant la chute du mur de Berlin, appartenaient à l’Union soviétique.